11 avril 2011

Emouvant origami


Ce n'est plus le printemps mais carrément l'été ! 25°c à l'ombre à onze heures du mat...

Je passe dans le square, juste en bas de chez moi. Un papy, déjà torse nu et poils blancs, joue au foot avec son petit-fils, torse nu idem. Cette scène-là, toute simple, me rassérène. Revenant du marché, mon cabas empli de 3 artichauts, de 1 kilo d'endives, d'1,5 kg de petits poivrons verts du Maroc, de 3 kgs de pommes du Pilat et d'autant d'oranges Navelines, je m'attarde juste quelques instants devant les frondaisons d'un vert si clair.

Emouvant origami des petites feuilles : celles du bout des branches sont encore toute repliées, en zigzag, comme un végétal accordéon. Plus on va vers le tronc et vers la sève revenue, et plus elles se déploient, s'élargissent en petits éventails tout délicats. Infiniment tendres et délicatement émeraudes. Ou vert Véronèse ?

Je les caresse, presque amoureusement, de la pulpe de mon index.

Cela fait des années qua ça recommence. Toujours la même lente et irrésistible explosion végétale. Toujours les mêmes verts tendres qui m'émerveillent toujours aussi immanquablement.

Ne jamais se lasser. Ne jamais être blasé. S'émerveiller, encore et toujours, de cette merveille-là. De cette renaissance-là.

Naturellement magique.

05 avril 2011

Ah la la laïcité


En France, y a pas à dire, on est bien les champions du monde... du blabla.

Après avoir fait un débat sur la nécessité d'un débat sur l'identité nationale, on remet ça avec la laïcité. Un débat sur le débat, donc. Avec un résultat, prévisible : le débat fait pschiiiiit !

Mais il est aussi vrai que ce n'est pas à un parti à lui seul de parler d'un sujet aussi brûlant et essentiel que la laïcité. Car cette grande dame de plus d'un siècle qu'est la Laïcité n' a pas à être prise en otage par qui que ce soit. Surtout avec les arrière-pensées que l'on sait.

Rappelons juste ici les 2 articles de base qui, dans leur claire et lumineuse simplicité, disent bien tout et n'ont surtout pas besoin d'être modifiés ou amendés.

ARTICLE 1 : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes.

ARTICLE 2 : La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte.

Voilà. C'est bref et c'est tout. Et ça dit tout. C'était le 9 décembre 1905. Tout ce qu'on peut dire après n'est que du baratin.

Pour les applications dans la vie publique, notamment sur les édifices, le catéchisme, etc... s'ensuivent 42 articles qui définissent dans le détail les modalités pratiques.

Tous les Copé du monde n'y changeront rien.

01 avril 2011

POISON D'AVRIL !!!


Les dangers de la vie sous Marine...










Non ! Non ! je n'ai pas fait de faute de frappe : c'est bien écrit " poison" d'avril.

Car c'est bien ce jour-ci de l'année qu'on fait des blagues, plus ou moins douteuses bien souvent, il est vrai. En souvenir du temps où, avant le calendrier grégorien, l'année commençait effectivement à cette date-là. D'où les gags ...

Revenons donc à nos moutons... nos poissons... nos poisons.

L'actualité ne prête pas trop à rire et donne... plutôt à penser. Inutile de rappeler encore les événements récents : il suffit de tourner le bouton de la radio, d'appuyer sur une télécommande ou de cliquer sur une souris pour avoir son lot d'émotions, de peurs, d'angoisses et tutti quanti.

C'est bien une actualité passablement empoisonnée et pas mal empoisonnante qui nous assaille molto assai au quotidien ! Mamma mia !

Avec ça, il faut continuer à vivre. Faire comme si. Car, si on n'était pas encore résilients, on va tous le devenir, à force. Comme dirait Hölderlin, " ce qui ne te tue pas te rend plus fort." Bonne nouvelle, donc, si on survit : on va tous être des survivors !!!

Continuer à vivre, donc, ici comme au Japon. Survivre sans être vraiment sûr. Homo erectus se croyait très puissant. Il a domestiqué le feu, puis construit des abris, fabriqué des armes et des outils. Il a plié la Nature à sa guise, l'a utilisée sans vergogne, pillée même avec outrance.
A mis entre Elle et lui toute la technologie la plus sophistiquée. Et, paradoxalement, plus grands étaient les progrès et plus immenses les dangers. Il se croyait à l'abri de tout, homo, et il se découvre désemparé, fragile et nu.

Continuer à vivre. S'attacher AUSSI aux belles choses : un émouvant bourgeon naissant ; le doux sourire d'un inconnu ; le printemps qui, quoi qu'il arrive, se pointe résolument et merveilleusement ; des collègues d'une entreprise qui font cadeau de leurs jours de RTT pour une des leurs qui peut ainsi être au chevet de son compagnon malade. Et puis aussi ces tyrans qui se tirent à tire-larigot les uns après les autres. Cette valse-là, même si elle se fait dans la douleur et avec des sacrifices, il nous plaît de voir des peuples trop longtemps opprimés la danser enfin.

Ne laissons donc pas le poison, fût-il d'avril, nous envahir. Nous connaissons bien les antidotes, pour les avoir longtemps distillés, et nos illustres ancêtres avant nous : tolérance, respect, laïcité, écoute, fraternité.

Vivre ensemble n'a jamais été aussi difficile mais aussi essentiel. Le repli sur son soi, sur son territoire, dans son pré carré, voilà le danger imminent et un poison bien plus redoutable que curare et strychnine réunis. Dans tous les cas, un cancer irrémédiable qui rongera le corps déjà bien affaibli de nos démocraties.

Donc, et pour conclure par un élégant proverbe : " En avril, point ne te défile". Va vers les autres. Encore plus s'ils sont différents de toi.

Ne sommes -nous pas, tous, de petits poissons, dans l'océan immense de la Vie ?