31 janvier 2009

Ce bon docteur Sarkopsy


Alors comme ça, tous ces gens qui ont arpenté boulevards et avenues seraient juste des angoissés de la crise présente et à venir ! 

Merci président Sarkopsy pour votre analyse si pertinente et tellement compatissante. 

Je vous fiche mon billet que son discours prévu et télévisuel de cette semaine - car il y en aura bien un histoire de maîtriser et minimiser l'incendie qui a commencé de brûler - son discours donc sera de la teneur suivante : 

" J'ai entendu et je comprends l'angoisse de mes compatriotes face à la crise qui se profile - ah la vilaine saloperie que cette Groooosse criiiise Moooondiaaaaale et planéééétaiiiiireeeee. Mais zinquiétez vous pas : captain Sarko is here !!! With my Carla and my Rolex, I 'll help and save the boat France !!!  Oh Yeaaah !  

Sure : I am the white french Obama. Oh que je bats ma coulpe et que je vous l'avoue à bas mots et haute voix ici bas, moi l'Obama de Neuilly et de Paris ! 

On va continuer tous ensemble tous ensemble ouais ces putains de réforme que ce pays la France il en a vraiment besoin et que c'est pour ça si je me gourre pas qu'une grande partie des Français m'ont élu moi l'Elu parmi tous que j'ai éliminé TOUS les fucking bastards d'autres prétendants qui prétendaient me niquer ! Eh cassez vous pauv'cons que je leur ai dit ! C'est clear...stream , ok ????

Avec moi tout-puissant et ma Carla on va vous le sauver ce Pays : on va prêter le vôtre de pognon vu que j'en ai plus pour le prêter aux banquiers qui avaient tout bouffé je sais pas comment ils se sont démerdés ces cons-là pour nous foutre dans une merde pareille mais bon ils sont sympas because je leur ai causé de vous et de vos malheurs et de cette crise qu'ils ont provoquée les putains d'enfoirés  et tout ça et qu'ils regrettent et qu'ils le referont plus promis juré jusqu'à la prochaine fois je leur ai fait prêt prêter serment à un taux préférentiel à ces enculés le serment d'oeuvrer pour le bien commun et la Démocratie. Oh yeaaah, my god et le gode de chez Dior de Carla ah sacrée coquine quand chuis pas là...

Adonque on va faire le max et bien sûr on va continuer : on va rien changer rien du tout vous zinquiétez pas. C'est juste un mauvais moment à passer. Après la tempête de 2009 que je vous dis pas comment qu'elle va vous secouer celle-là qu'à côté celle des Landes c'était une gentille brise de mer... 

Après la tempête,je vous promets promis juré, viendra le beau temps et les petits zoiseaux chanteront za nouveau. Et alors, vous me remercierez et MOI, the king of the Democracy, magnanime et bienveillant, là sous mon chêne et ma Carla à mes pieds et sous son regard éperdu et énamouré, moi, le Tsar Khozy, je vous pardonnerai tous vos écarts de langage, tous vos doutes. Et je vous dirai, l'oeil humide : vous voyez bien que j'avais raison, une fois de plus, seul contre tous. SEUL CONTRE TOUS. I were the best !!!

En vérité, je vous le dis, c'est ainsi que ça se passera. Car votre avenir passe par moi, et par moi puis ensuite par moi. Pour les siècles des siècles. Alleluia! 

Vive la France. Vive la République. Et surtout : vive moi. God bless all the french citizens et putain fais gaffe te blesse pas avec ce gode, my Carla.  And god bless aussi the kingdom of France tant qu'on y est !!!!

Et Musique ! Faites jouer la Nicolaise ( ex Marseillaise ). 

PS : I kiss Carla. 

Ancien con battant...le pavé.


Ben oui, que voulez-vous : j'ai commencé à battre le pavé - il y en avait encore, même à Sainté - en mai 1968. 

15 ans et toutes mes dents j'avais alors. Et c'était l'usine de mon père, les Bennes Marrel, qui était occupée alors. Je me souviens de cette odeur particulière d'huile que dégageaient les machines-outils assoupies. Ainsi que des tournois de ping-pong dans les allées des ateliers. Et de ma première vraie émotion artistique : une troupe de théâtre était venue jouer pour les ouvriers " Le mal court " d'Audiberti. Et ça m'avait fait frissonner, véritablement, cette magie des répliques et des mots. 

Et puis, j'ai continué, imperturbablement, année après année. Je n'ai pas fait TOUTES les manifs. Faut pas exagérer. Mais je m'en suis tapé un paquet. Si j'avais eu une médaille par manif, je devrais ressembler à un ex-militaire de l'ex-Union Soviétique !!!

Quelques unes de ces manifs ont marqué les esprits et fait virer quelques ministres si arrogants et si sûrs de leur fait, droits dans leurs bottes ou dans leur imbécile conviction que eux seuls pouvaient avoir raison contre tous les autres. On ne les regrettera pas. 

Mais, sur le fond, véritablement, rien n'a vraiment changé : le peuple élit un capitaine, lui donne sa confiance et un mandat électif. Avec une confortable majorité, tant qu'à faire. Et on croit mordicus que, à grand coups de réformes radicales, tout va fonctionner nickel. 

Et puis patatras !  Le beau, le grand, le mirifique, le merveilleux soufflé se dégonfle, rapetisse et menace même de se casser franchement la gueule. 

Et on ressort, pour se justifier, le minable discours éculé : comme quoi les Français sont si versatiles, qu'ils sont tellement corporatistes et attachés à leurs privilèges, qu'ils appellent les réformes et qu'après ils n'en veulent plus. Et gnangnangnan.

Et, bien sûr, les pires, c'est les fonctionnaires. Et les pires des pires, les pédagos. Têtes de veaux. Têtes de turcs. Têtes de noeud. 

Pas de bol, je fais partie de la dernière catégorie. Nobody is perfect. Surtout pas moi, n'est-ce pas. Glissons...

Mais bon, voilà : le mouvement est lancé, et bien lancé, et de fort belle manière, j'ai trouvé - j'y étais comme des milliers, des milliers d'autres. 

Et, que voulez-vous, j'ai tout bien aimé, même les slogan les plus débiles : j'aime quand ça brasse, quand ça râle, quand ça interpelle, quand ça insolence même. C'est ça, aussi, la France et ces incorrigibles Français.  

La parole était au Peuple, donc. Il ne l'a pas si souvent dans les médias actuels. Quelques uns ont décrété lee monopole de la parole juste et bonne. Et il se gêne pas, le Peuple. En haut, non plus, ils se gênent pas non plus. Et pas toujours à mots châtiés ou couverts. Suivez mon regard. 

Et on sent bien qu'on est au tout début de quelque chose qui reste d'être... décisif ???

En 2209, on fait du neuf. Chiche ???






De la rage dans l'ère


Rage et colère dans les artères. 

Des artères qui ont vu défiler à gros bouillons tous les citoyens-nes secoué-es, chahuté-es, angoissé-es, licencié-es, excédé-es, mobilisé-es, énervé-es, voire même outré-es. 

Et ça fait du monde. 

En ce 29 janvier, le coeur de la France a battu au rythme de millions de pieds. 

Peu importe qu'ils soient plus de 1 ou de 2 millions. Ils étaient bien là. Je les ai vus défiler, en rangs serrés, sous l'oeil impavide de mon appareil photos. Toutes et tous assez beaux, je dois le dire, sous un froid soleil et dans leur détermination, leur rancoeur, leur colère ou leur rage. 

Et ça peut être beau, même émouvant, un peuple qui défile ainsi. Pour une nouvelle année, ce furent des voeux assez particuliers à celui et à ceux, tout en haut, qui président aux destinées ce grand petit pays qu'est la France. 

Petit quand il expulse. Quand il exclut. Quand il paupérise. Quand il licencie.Quand il privatise.

Grand quand il accueille. Quand il instruit. Quand il intègre. Quand il démocratise comme il a su si bien le faire par le passé. 

Un passé maintenant derrière lui. 

Comment s'étonner alors, comme certains le font sans vergogne, de toute cette angoisse et de cette colère qui montent ? Et qui vont s'amplifier, l'une alimentant l'autre. 

Comment tout ça va finir ? - comme dirait l'autre.

On peut juste faire remarquer que c'est pas nous qui avons commencé. Et qu'on avait prévenu...




14 janvier 2009

NON NON et NON. Nom de nom !!!


Si on ne savait pas qu'on nous prenait pour des cons, si certains avaient encore des doutes, maintenant on est fixés. Voici.
Ce matin donc, notre IEN favori a rassemblé en toute hâte tous les directeurs de son secteur pour les informer illico des conditions de passation des évaluations de CM2 qui se dérouleront... du 19 au 23 janvier 2009. Poil aux cornichons !

Si si vous avez bien lu : on  nous balance les livrets et les consignes moins d'une semaine avant la date fatidique de la mise en musique. Poil à la bique !

 Et notre cher IEN de nous expliquer fort benoîtement - il s'appelle pourtant..Jean -Noël ( ça ne s'invente pas !!!...) que bon bien sûr il y a certaines notions qui n'ont pas encore été abordées à ce  moment de l'année et qu'il faudra bien expliquer aux zélèves et zaux parents que s'ils ratent c'est pas bien grave. Et tout ça le plus sérieusement du monde. 

On nous prend donc vraiment pour des cons. Et, dans la foulée, les élèves et leurs parents. Poil aux harengs. 

Car, qui peut SERIEUSEMENT nous expliquer l'intérêt d'une évaluation, quelle qu'elle soit, à la mi-janvier et, pour les CM2 donc, à 5 mois de leur sortie définitive de l'école primaire ???

Si on constate alors des lacunes chez certains élèves - au cas où on ne s'en serait pas aperçu avant !!! - qu'est-ce qu'on peut véritablement proposer à ce moment de l'année et de la scolarité des " malheureux " élèves en question ???????????????????????????????

On voudrait déstabiliser les enseignants de ces élèves - mais qu'ont-ils fait jusqu'à ce jour ? - et angoisser les gamins et les parents de ces rejetons qu'on ne s'y prendrait pas autrement. 

Alors, me direz-vous, l'intérêt d'une telle précipitation et le but d'une pareille évaluation fort inopinée et à ce point précipitée ?  

Déconsidérer encore un peu plus l'école ? Possible. Mettre les écoles en comparaison et en concurrence ? Envisageable.  Justifier la mis en place de stages de remise à niveau hors temps scolaire ? Probable. 

Donc, une seule solution s'offrait à nous, directeurs responsables : dire non à cette étrange et fort désagréable mascarade. Et le faire savoir. Ce que nous avons fait. 

Nous refusons donc de mettre en place ces évaluations-bidon. 

On ne joue pas ainsi et impunément avec les nerfs des pédagos, déjà bien éprouvés. Encore moins avec la sensibilité des élèves qui nous sont confiés. Et surtout pas avec l'idée que les parents se font de l'école et de ce que y font leurs enfants. 

L'école, à notre sens, et à mon sens, c'est quelque chose d'un peu plus sérieux que ça. Pour ma modeste part, ça fait un peu plus de 35 années que j'y contribue. Pas question pour moi de faire et de dire n'importe quoi. Ce qu'on nous demande de faire. 

Et que je refuse de faire. Parce que j'ai, parce que NOUS avons une autre idée de ce métier, de notre métier. Qui n'est pas qu'un moyen commode de gagner sa vie ou d'avoir des vacances. 

Les valeurs que nous défendons ne sont pas encore cotées en bourse ( heureusement, d'ailleurs, par les temps qui courent ! )  !! Mais elles ont encore la cote à nos yeux. Et, nous l'espérons, aux yeux d'un certain  nombre de nos concitoyens.