16 mai 2011

Silencieuse est la beauté


Eh ben oui , c'est impardonnable : lancer un blog, et puis ne plus rien écrire, comme ça, d'un coup, sans donner de raison...
Donc je reprends le fil et le cours de mes propos.

Remarquez bien, depuis, ça n'a pas trop bougé et c'est ça qui est fou : le Kadhafi est un cas qui défie, encore et toujours, et la raison et toutes les puissances occidentales. Toujours bien là et répondant coup pour coup... avec les armes sophistiquées qu'on lui a vendues largement contre du pétrole libyen. Que voulez-vous : c'est ça le commerce et les affaires.

En Syrie c'est pas mieux avec Bachar, cet autre dictateur qui fait tirer à balles bien réelles sur les manifestants. De lui, on parle moins et la communauté internationale ne semble pas trop disposée à condamner ses agissements. Serait-il donc plus démocrate et plus recommandable que le sinistre Muammar ?

Quant au Japon ... plus aucune nouvelle. Silence télé et radio. Plus d'actualité. Plus à la mode. Out !

Et puis on a eu un gros buzz, en guise de 1er mai, sur Ben Laden et son exécution en direct.
La " justice " américaine dans toute sa splendeur, comme au bon vieux temps du western. Sauf que le shérif n'a laissé aucune espèce de chance à l'outlaw qui était affiché dead or alive. Pour lui, ce fut dead tout court. " Justice a été faite" a déclaré l'Obama. Au bas mot prix Nobel de la paix, tout de même. Drôle de pacificateur. Il est vrai que l'Oussama doit dormir en paix ... quelque part au fond de l'océan.

Tout le monde est d'accord pour dire que Ben Laden était une crapule et un terroriste de la pire espèce. Mais parler de " justice " pour qualifier une opération commando de tueurs hyper entraînés est pour le moins un abus de langage ... sinon un abus de démocratie.
Les Américains voulaient leur revanche et ils l'ont eue. Voilà ce qu'on peut dire. La justice n'a rien à voir là dedans, sorry, mister Barrack.

Et puis... les jonquilles ont fleuri, puis le muguet.. que je suis allé cueillir, toujours sous le charme de ces émouvantes et odoriférantes petites clochettes, dans les bruyères de mes Hautes-Chaumes ; et ce dès le 8 mai ... alors que, les années précédentes, je devais attendre la mi-juin. L'été en avance, ça a aussi du bon... même si on commence déjà à flipper en haut lieu en se demandant comment on va bien pouvoir refroidir ces foutus réacteurs nucléaires si l'eau commence déjà à manquer en mai...

Mais la France n'est pas le Japon, n'est-ce pas ? Et le seul tsunami qu'on ait à craindre se résume pour l'instant à trois lettres : DSK.

Quel raz-de-marée sur toutes les ondes et tous les médias en général ! En fait, on ne parle plus que de ça. Comme si c'était soudain LA chose la plus importante au monde.

Ne comptez donc pas sur moi pour apporter ma goutte d'eau à la roue à aube du moulin médiatique ou pour lancer mon petit caillou à la lapidation qui a commencé.

Pas plus tard que hier matin, j'ai juste admiré la perle de rosée qui s'était nichée au coeur des feuilles en rosace d'un plant de lupin... et que la même plante boirait lentement dans la journée.
J'ai trouvé ça très simple et très beau.

Quelque part, ça m'a réconcilié avec le monde. Je veux dire le vrai : celui des plantes, des choses simples et belles, qui continuent d'exister, sans bruit, avec douceur et obstination.

Comme elles l'ont toujours fait.


11 avril 2011

Emouvant origami


Ce n'est plus le printemps mais carrément l'été ! 25°c à l'ombre à onze heures du mat...

Je passe dans le square, juste en bas de chez moi. Un papy, déjà torse nu et poils blancs, joue au foot avec son petit-fils, torse nu idem. Cette scène-là, toute simple, me rassérène. Revenant du marché, mon cabas empli de 3 artichauts, de 1 kilo d'endives, d'1,5 kg de petits poivrons verts du Maroc, de 3 kgs de pommes du Pilat et d'autant d'oranges Navelines, je m'attarde juste quelques instants devant les frondaisons d'un vert si clair.

Emouvant origami des petites feuilles : celles du bout des branches sont encore toute repliées, en zigzag, comme un végétal accordéon. Plus on va vers le tronc et vers la sève revenue, et plus elles se déploient, s'élargissent en petits éventails tout délicats. Infiniment tendres et délicatement émeraudes. Ou vert Véronèse ?

Je les caresse, presque amoureusement, de la pulpe de mon index.

Cela fait des années qua ça recommence. Toujours la même lente et irrésistible explosion végétale. Toujours les mêmes verts tendres qui m'émerveillent toujours aussi immanquablement.

Ne jamais se lasser. Ne jamais être blasé. S'émerveiller, encore et toujours, de cette merveille-là. De cette renaissance-là.

Naturellement magique.

05 avril 2011

Ah la la laïcité


En France, y a pas à dire, on est bien les champions du monde... du blabla.

Après avoir fait un débat sur la nécessité d'un débat sur l'identité nationale, on remet ça avec la laïcité. Un débat sur le débat, donc. Avec un résultat, prévisible : le débat fait pschiiiiit !

Mais il est aussi vrai que ce n'est pas à un parti à lui seul de parler d'un sujet aussi brûlant et essentiel que la laïcité. Car cette grande dame de plus d'un siècle qu'est la Laïcité n' a pas à être prise en otage par qui que ce soit. Surtout avec les arrière-pensées que l'on sait.

Rappelons juste ici les 2 articles de base qui, dans leur claire et lumineuse simplicité, disent bien tout et n'ont surtout pas besoin d'être modifiés ou amendés.

ARTICLE 1 : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes.

ARTICLE 2 : La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte.

Voilà. C'est bref et c'est tout. Et ça dit tout. C'était le 9 décembre 1905. Tout ce qu'on peut dire après n'est que du baratin.

Pour les applications dans la vie publique, notamment sur les édifices, le catéchisme, etc... s'ensuivent 42 articles qui définissent dans le détail les modalités pratiques.

Tous les Copé du monde n'y changeront rien.

01 avril 2011

POISON D'AVRIL !!!


Les dangers de la vie sous Marine...










Non ! Non ! je n'ai pas fait de faute de frappe : c'est bien écrit " poison" d'avril.

Car c'est bien ce jour-ci de l'année qu'on fait des blagues, plus ou moins douteuses bien souvent, il est vrai. En souvenir du temps où, avant le calendrier grégorien, l'année commençait effectivement à cette date-là. D'où les gags ...

Revenons donc à nos moutons... nos poissons... nos poisons.

L'actualité ne prête pas trop à rire et donne... plutôt à penser. Inutile de rappeler encore les événements récents : il suffit de tourner le bouton de la radio, d'appuyer sur une télécommande ou de cliquer sur une souris pour avoir son lot d'émotions, de peurs, d'angoisses et tutti quanti.

C'est bien une actualité passablement empoisonnée et pas mal empoisonnante qui nous assaille molto assai au quotidien ! Mamma mia !

Avec ça, il faut continuer à vivre. Faire comme si. Car, si on n'était pas encore résilients, on va tous le devenir, à force. Comme dirait Hölderlin, " ce qui ne te tue pas te rend plus fort." Bonne nouvelle, donc, si on survit : on va tous être des survivors !!!

Continuer à vivre, donc, ici comme au Japon. Survivre sans être vraiment sûr. Homo erectus se croyait très puissant. Il a domestiqué le feu, puis construit des abris, fabriqué des armes et des outils. Il a plié la Nature à sa guise, l'a utilisée sans vergogne, pillée même avec outrance.
A mis entre Elle et lui toute la technologie la plus sophistiquée. Et, paradoxalement, plus grands étaient les progrès et plus immenses les dangers. Il se croyait à l'abri de tout, homo, et il se découvre désemparé, fragile et nu.

Continuer à vivre. S'attacher AUSSI aux belles choses : un émouvant bourgeon naissant ; le doux sourire d'un inconnu ; le printemps qui, quoi qu'il arrive, se pointe résolument et merveilleusement ; des collègues d'une entreprise qui font cadeau de leurs jours de RTT pour une des leurs qui peut ainsi être au chevet de son compagnon malade. Et puis aussi ces tyrans qui se tirent à tire-larigot les uns après les autres. Cette valse-là, même si elle se fait dans la douleur et avec des sacrifices, il nous plaît de voir des peuples trop longtemps opprimés la danser enfin.

Ne laissons donc pas le poison, fût-il d'avril, nous envahir. Nous connaissons bien les antidotes, pour les avoir longtemps distillés, et nos illustres ancêtres avant nous : tolérance, respect, laïcité, écoute, fraternité.

Vivre ensemble n'a jamais été aussi difficile mais aussi essentiel. Le repli sur son soi, sur son territoire, dans son pré carré, voilà le danger imminent et un poison bien plus redoutable que curare et strychnine réunis. Dans tous les cas, un cancer irrémédiable qui rongera le corps déjà bien affaibli de nos démocraties.

Donc, et pour conclure par un élégant proverbe : " En avril, point ne te défile". Va vers les autres. Encore plus s'ils sont différents de toi.

Ne sommes -nous pas, tous, de petits poissons, dans l'océan immense de la Vie ?

28 mars 2011

Ah QUE JOJO !!!


Changement total de registre.

Je vais vous faire un aveu. Ah que ça me plaît bien le retour de notre Jonnhy H.

Non non ! Je ne me suis pas cogné la tête à une branche basse lors de mon dernier trail dans le massif de la Sainte-Baume. Juste dire que, sans être un accro-fan du Jojo, j'ai par devers moi, dans ma discothèque de vieux vinyls, quelques galettes de notre rockeur national et quasi immortel ; dont un fameux 33 tours, mon préféré, avec paroles et musique de Michel Berger lui-même. Un vrai bijou. Si vous passez par Saint-Anthème, je vous ferai écouter ... devant un Lagavullin.

Tout de même, il a la peau dure, le Jojo : avec tout ce qu'il a litronné, ajouté à son opération ratée et au coma qui s'en est suivi, le revoilà qui nous revient, tel un phénix renaissant de ses cendres. Tout le monde le croyait râpé foutu burn out pour la scène et les concerts. Que nenni, mon Jonnhy.

Et il n'a pas bossé avec n'importe qui mais bien avec Mister M, alias Mathieu Chedid en personne.

Si c'est pas du come back d'enfer, ça ! Et en ligne de mire un big national tour au printemps 2o12. Comme il le dit avec la poésie et le sens de la formule qui le caractérisent : " Je vais pas aller planter des poireaux dans mon jardin." D'accord, c'est pas du Descartes ou du BHL. Mais c'est dit.

Et je ne peux m'empêcher d'éprouver de l'admiration pour ce gugusse. C'est dit.

Et un peu de tendresse. Pourquoi ne pas le dire aussi ? Chapeau, Jojo !


PS : Pour rappel : 48 albums... et 100 millions de disques. Qui dit mieux ?

Printemps japonais


Bien là, le printemps deux mille onze. Rien à avoir avec son glacial prédécesseur de deux mille dix. Prés redevenus, comme par magie, vert émeraude. Pissenlits et pâquerettes. Feux d'artifices jaunes, blancs et roses des forsythias, prunus et cerisiers.

Là-bas, au Japon, c'est aussi le printemps et le temps des cerisiers en fleurs.

Vous avez remarqué ? Avant, quand on évoquait le Japon, nous venaient des images de raffinement extrême, de vie calme et zen sur fond de Fuji- Yama, avec l'inévitable branche de cerisier au premier plan ( voir photo ).

C 'était avant. Avant le méga-séisme qui a ébranlé toutes les certitudes. Avant le Tsunami-Godzilla surgi du plus profond des profondeurs marines. Avant le syndrome nucléaire à épisodes multiples de Fukushima. Pire que le plus mauvais des films catastrophe. Scénario invraisemblable, totalement improbable...et qui s'est pourtant réalisé.

Depuis, dès qu'on prononce le mot " Japon", c'est avec effroi, pitié, commisération. Frissons, dans tous les cas. Bien loin, très loin de la nippone zénitude.

Entre le printemps arabe et le printemps japonais, on est ballottés entre des sentiments inverses et contradictoires. Terrible oxymore. Ironie du réel et de la marche du monde.

Quel est l'imbécile - encore un intellectuel ET expert de surcroît - qui a pu énoncer il y a peu cette énorme connerie, à savoir que l'Histoire avec un grand H lui semblait bien finie !!!

Il y a eu Hiroshima. Il y aura Fukushima. Coïncidence troublante : les deux, à les énoncer, finissent de la même manière. On sait ce qu'il est advenu de la première. Pour le second événement, on souhaiterait tout de de même que ça finisse... moins tragiquement.

Sauf qu'avec le nucléaire, et quoi qu'en disent péremptoirement les experts, on est toujours et encore dans l'empire du flou et du secret, dans le royaume de la contre-information et du mensonge. Annonces partielles, délivrées au compte-goutte, consenties presque à regret. Incertitudes des mesures - un comble pour des soi-disants scientifiques et sur un sujet aussi technique et sensible : on nous ballade entre becquerels, röntgens et sieverts en veux tu en voilà, avec des chiffres plus ou moins énormes ou anodins et qui varient brusquement d'un jour à l'autre.

De fait, on noie l'atome, comme un gros poisson encombrant, sous des " informations" qui n'en sont pas vraiment, avec des approximations confondantes tout emplies de non-dits qui ne veulent pas dire leurs noms.

Et tout ça écrit, au fil des jours, un feuilleton sinistre et très angoissant.

Alors, comment sera ce printemps planétaire-ci ? Aube nouvelle pour les démocraties arabes naissantes ou crépuscule apocalyptique pour une technologie orgueilleuse et si sûre d'elle ?

De fait, nous n'avons jamais été autant concernés par cette foutue mondialisation qu'en ce début d'année.

Début damné ?

26 mars 2011

Des raisons d'espérer


Pas parler politique intérieure. Because ça vote encore demain dimanche. Donc respect républicain , y compris en bloggant. Juste cette phrase : " La démocratie ne s'use que si on ne s'en sert pas."

Encore une semaine assez sombre. Au regard de l'actualité internationale. A savoir :

* Un nuage venu tout droit de l'empire - en pire ? - du soleil tremblant. Mais totalement inoffensif, celui-là, cette fois. Pourquoi mettre en doute, pour cette fois encore, la parole des experts ? Il n'empêche : ce n'est pas l'innocuité ou non de ces particules qui me tracasse mais bien le fait qu'elles soient allées aussi vite pour venir de si loin : 11 jours pour faire plus de 10 000 kms et se balader sous nos cieux... Alors ça veut juste dire que si elles avaient été VRAIMENT nocives et donc très radioactives, il aurait fallu réagir assez vite pour s'organiser en conséquence. Et ça veut dire aussi qu'un accident nucléaire majeur, à l'inverse d'un tsunami ou d'un séisme, ça concerne bien TOUTE la planète. D'autant qu'il semble qu'à la centrale Fukushima Daïchi, on ne soit encore qu'au tout début des emmerdes graves. Si je puis m'exprimer ainsi. Car, hélas, tout est encore possible, y compris l'imprévisible. Voir l'inéluctable. Vous aurez remarqué au passage que nos experts, politiques et scientifiques, ne sont pas trop bavards sur le sujet. Ils éludent ou reportent à plus tard. Sujet beaucoup trop sensible, apparemment.

* Un dictateur fou - mais pas si fou que ça, en fait puisqu'il a su se maintenir aussi longtemps, non ? Dans tous les cas, habile, manipulateur et cruel, prêt à tout pour conserver le pouvoir. Vous me direz que c'est un pléonasme, s'agissant d'un dictateur, qu'il soit de Libye, de Côte-d'Ivoire ou d'ailleurs.

* Un étrange virus surgi curieusement d'une transparente et, en apparence, inoffensive boîte cubique - une urne, ça s'appelle ... comme urne funéraire - le rapprochement est vite fait. Alors, faire le deuil de la démocratie ? La suite, et les résultats, nous le diront bien assez vite. Mais silence électoral de rigueur sur ce sujet. CHHHHTTTTTT.

Après tout ça, qu'est pas bien folichon, quelles sont les raisons d'espérer, alors.? Celle-ci : le record du nombre de naissances, qui datait de 1982, a été battu en 2010 ! On est les champions ... on est les champions d'Europe dans ce domaine. Les Français ne sont donc pas si moroses et pas tant affectés par l'angoisse de la crise que ça, se réjouissent les experts mandatés pour analyser ce surprenant phénomène nataliste.

A moins que... à moins qu'ils aient compris, nos petits Français des deux sexes, qu'il n'y a bien que l'amour pour se remonter le moral. D'autant que, contrairement aux courses au supermarché ou au plein de carburant, ça ne coûte pas grand chose et qu'on peut même le faire autant de fois qu'on ... le désire. Ah ! le désir. Le sexe, la baise, la bête à deux dos ! L'Amour avec un grand A ou même avec un petit tas ... d'attentions et de tendresse. Rien de mieux pour vous remonter le moral.

Vive l'Amour, donc ! Pas si cons que ça, mes con...citoyens. Même s'ils s'apprêtent à faire une grosse bêtise très colérique dans la petite boîte transparente... Même si.

Déraison d'espérer ???

25 mars 2011

Le Front haut


Depuis le temps que ça devait arriver.

Le Front qui fait un carton un peu partout dans l'hexagone. Et plus particulièrement dans les zones défavorisées. Avec des candidats parfois surprenants voire très décalés : ici une jeunette d'à peine 21 ans et là un ancien de... 93 ans. Des " candidats " assez candides, sans programme, qui n'ont même pas eu à faire campagne. Avoir le logo " Font National" leur a suffi pour devancer largement les candidats des partis bien installés et qui avaient jusqu'ici opinion sur rue.

Secousse sismique assurée. Et pas qu'anecdotique. Avec, probablement dans pas mal de cantons, une grosse "vague bleue Marine" au second tour.

A droite, ça se déchire et ça controverse, jusqu'au plus haut niveau de l'Etat, dans un drôle d'état. Cacophonie et petites phrases à double sens pour les consignes aux électeurs - comme s'ils n'étaient pas assez grands pour décider par eux-mêmes, les citoyens votants.

A gauche, ça se scandalise et ça diabolise à tout va : ça ressort les mêmes et sempiternels anathèmes. Rien de changé là non plus.

Mais ils auront beau faire , ou ne pas faire, le mal est fait. Depuis le temps. Tous les politiques et tous les partis établis se sont détachés depuis bien longtemps du pays réel. D'une sous-France en souffrance qui va de plus en plus mal, ballottée et malmenée par les crises financières et agitée par des conflits sociaux qui n'ont débouché sur rien ... si ce n'est encore plus d'impuissance et donc de désespérance.

Une France qui voit les écarts se creuser entre ceux qui ont beaucoup et ceux qui n'ont pas grand chose. Une élection présidentielle en 2007 d'où est sorti, presque plébiscité, un petit Napoléon parti illico en bataille pour le pouvoir d'achat et tout le reste ; et qui, croix de bois croix de faire, allait TOUT réformer, TOUT changer. Haro sur l'immobilisme de son prédécesseur. On allait voir... ce qu'on allait voir.

On a vu. Le seul parti qui a vraiment gagné des voix a été celui des déçus. Augmenté de celui des laissés pour compte. A jouté à celui des écoeurés par les affaires politico-fiancières. Plus celui des travailleurs désormais pauvres, des floués de tout bord, des habitués, de plus en plus nombreux, des restos du coeur.

Et ça fait du monde, tout ça. Des millions de sans voix, qui n'ont plus la parole et qui la retrouvent tout à coup. Et la donnent, pour le coup, à un parti... bien revenu, sûrement populiste et bien sûr de lui. Et qui a su attendre son moment. Ce n'était pas bien difficile : attendre que le fruit soit mûr, presque pourri à se détacher tout seul.

Le Front, donc, et qui, comme tout parti populiste, a des solutions simples pour des problèmes très complexes. Ce genre de truc, ça marche toujours et en tous temps. Et ça parle aux gens simples, surtout quand ils sont dans des galères pas possibles. Comme c'est le cas. Les UMP - les Ultras Mal Partis avec leur président qui brasse du vent - ont vite pigé la manoeuvre et embrayent aussi sec dans la foulée. Quitte à se faire des frayeurs, autant aller avec le diable lui-même. Foutus pour foutus.

Donc, on y est bien, dans la machine infernale, celle qui avance KLIK KLIK cliquet par cliquet ... et qui ne peut revenir en arrière ou même s'arrêter. Le processus est enclenché... jusqu'en mai 2012.

Et mézigue dan tout ça ? Tirez pas peine, mes belous. Je vais retourner aux barabans. Avec des harengs à l'huile et deux oeufs durs, c'est simple... et tout simplement délicieux.

On ne peut plus compter que sur le printemps. Déjà pas si mal.

19 mars 2011

Pause barabans



Ce matin, je suis allé aux barabans...aux pissenlits, quoi !

Besoin de me nettoyer l'esprit, après cette semaine à l'actualité terrible et angoissante. Avec une activité simple au possible, et en pleine nature. Ah ! la nature. Les prés déjà bien verts de la colline du Guizay, les trilles des petits oiseaux - tiiiiiii ouiiiit. Et l'autoroute, tout en bas, mais assz loin tout de même, une sorte de doux ronflement, comme pour dire qu'ici en France, la vie continuait, comme si de rien n'était.

Repassaient, inévitablement, dans ma p'tite tête de cueilleur insouciant - glisser doucement la lame du couteau sous la racine du pissenlit puis couper, tchac, d'un petit coup sec du poignet - repassaient donc en boucle les sombres images de la semaine écoulée. Comparativement, je trouvais mon existence bien plus aisée et bien plus confortable que ces millions de Japonais sinistrés, dans le froid ou sous la menace des radiations, ou que ces autres millions de Libyens bombardés par la folie meurtrière de cet insensé, grotesque et incontrôlable " guide du peuple", que nous trouvions encore fréquentable il y a peu...

Je pensais vraiment à tous ces gens. Je me sentais désemparé, impuissant et inquiet, comme devant toute détresse humaine qui se passe à des milliers de km de soi. Et, à la fois, paisible, dans ce champ si vert, et en sécurité, en cet instant même. Sentiments contradictoires. Tout ça sous mon crâne, bien sûr.

Rassuré, un peu, tout de même, de savoir que la décision internationale d'arrêter le tyran sanguinaire avait été prise. Enfin ! Pas trop tôt, même si un peu tard. Mais mieux vaut etc....
Grâce, entre autres, il faut le dire, à l'initiative et à l'obstination de notre président de la République française.

Sachons au moins lui reconnaître cette action et ce mérite-là. Pour une fois, au vu des événements récents, il aura été à la hauteur de la situation... et de la France. Il était temps !
Même si l'Europe politique a totalement failli dans cette Histoire avec un grand H ; qu'elle n'aura pas écrite, une fois de plus. On commence à s'y habituer, hélas. Il y avait pourtant là un devoir urgentissime d'ingérence humanitaire et militaire.

Quant au Japon, malheureusement, quoi qu'en disent les autorités nippones, l'irréparable est encore possible. La menace nucléaire d'irradiation et de contamination à grande échelle n'a toujours pas été écartée, malgré les efforts désespérés, à la limite dérisoires, et le sacrifice héroïque des techniciens sur place.

Si la situation redevient enfin " sous contrôle", selon l'expression consacrée, alors nous devrons en tirer les leçons. Au Japon, comme partout ailleurs dans le monde. Car il est une évidence à dire : avec une installation nucléaire, quel quel soit le niveau de sécurité annoncé, les conséquences d'un accident dépassent largement les frontières physiques d'un pays. La planète tout entière est concernée. On l'a bien vu pour la catastrophe de Tchernobyl dont ce sera bientôt "l'anniversaire" - terrible commémoration, il y a tout juste 25 ans. Troublante et effroyable coïncidence.

Pour l'heure, nous ne pouvons tous qu'attendre et espérer. Et compatir avec le peuple japonais. Et si possible les aider, dans la mesure de nos moyens. Car ce qui se passe là-bas, de l'autre côté de la planète, nous touche et nous concerne bien tous.

Après... le moment des débats et peut-être des remises en question, viendra. En son temps. Nous ne pourrons en faire l'économie. Sous peine d'avoir, un jour fatal, à rendre des comptes à nos enfants et aux générations futures, à qui nous aurons, dans notre orgueil démésuré et à cause de nos sûres certitudes scientifiques et économiques, légué ce si encombrant et redoutable "cadeau" qu'est l'énergie nucléaire.

Nous le devrons. D'abord pour nous-mêmes. Ensuite pour tous nos voisins européens. Enfin, pour l'avenir de l'humanité.


Photo 1 Un avion Rafale - français - va survoler Benghazi, en Libye. Une image de guerre qui, curieusement, est porteuse d'espoir.

Photo 2 Dans la centrale de Fukushima Daïch, les réacteurs fument toujours alors que des techniciens s'emploient désespérément à les refroidir. Attente. Angoisse. Terrible menace.

Nausée ? Ah bon ...


" A force d'immigration incontrôlée, les Français ont parfois l'impression de ne plus être chez eux." dixit Claude Guéant, notre nouveau tout frais tout récent ministre de l'Intérieur.

On avait Hortefeux. On a Guéant. Ce n'est guère mieux.

On attendait tout de même autre chose comme déclaration politique à un si haut niveau de l'Etat et de responsabilité.

Responsabilité, tout d'abord. Il faut savoir que cala fait une bonne dizaine d'années que M. Guéant s'occupe, dans l'ombre, des problèmes de sécurité intérieure... et d'immigration. Si, comme il l'indique si finement, l'immigration n'a pu être contrôlée, il avoue alors l'échec patent et de la politique ferme annoncée par son mentor, Nicolas Sarkozy, et celle de ses services qui n'ont alors visiblement pas été à la hauteur des enjeux fièrement claironnés.

Mais c'est peut-être pour cela qu'il a donc été nommé à la plus haute fonction : pour bien vérifier que le principe de Peters, d'incompétence maximum, s'applique également jusqu'aux plus hautes responsabilités.

Haut niveau, ensuite. On attendait là aussi autre chose - quoique... une certaine hauteur de vue, en quelque sorte, de la part de personnes qui sont censées être au sommet de l'Etat républicain.

Mais non : c'est l'inverse. Pressé par le FN - effet haine? - il apparaît qu'il est beaucoup plus simple d'envoyer un message, subliminal juste ce qu'il faut, à tous les bons citoyens égarés qui seraient tentés par les thèmes frontistes.

En fait, Marine et Claude pensent et disent la même chose : "y en a marre de ces étranges étrangers qui sont pas comme nous. La France doit rester la France. Restons zentre nous, bons Français blancs cathos de souche. " Voili voilà.

Mais, au fait, ça veut dire quoi, vraiment, être " chez nous" ? Est-ce que " chez nous", c'est l'immeuble, le quartier, le village, la ville ou nos frontières ??? Parce que, là, ça va être difficile, très, à contrôler. Because toujours, depuis la grande Europe à 27, nous habitons tous dans un immense territoire où le mot-même de frontière ne signifie plus grand chose.

Sur un plan humain, voire humaniste, tout le monde sait bien qu'on ne peut empêcher les gens d'aller et venir, les pays pauvres d'être irrésistiblement attirés par les pays riches ou considérés comme tels. Les mouvements migratoires existent depuis les débuts de l'humanité, depuis les temps les plus reculés. Ce sont même ces échanges, ce brassage, qui ont fait de l'humanité ce qu'elle est aujourd'hui. Et de l'Europe un carrefour de rencontre et d'échanges ; ce lieu si riche de culture(s).

Rester " chez soi ", " entre soi ", personnes immobiles issues de la même ethnie, du même génome, ne peut qu'amener à un appauvrissement, une dégénérescence, un abâtardissement inéluctables. Bref, à la décadence puis à l'extinction. Tous les peuples qui se sont refermés sur eux-mêmes ont disparu.

Et puis, entre nous ( LOL), moi, le fils d'immigré italien, donc pas tout à fait " Franchais de chouche", je me suis senti bien partout " chez moi ", au bord d'un lac d'Autriche ou dans les montagnes de l'Himalaya. Car, " chez moi", "chez nous", c'est la planète tout entière. C'est ça, aussi, la mondialisation. Comme le disait joliment Frédéric Mitterrand, " nous appartenons tous à la même planète. Nous appartenons tous à la communauté des hommes."

Belle formule qui résume tout. Et qui renvoie les paroles xénophobes des deux derniers ministres de l'Intérieur ainsi que celles de l'égérie du " mouvement " rétrograde et de fait immobiliste qu'on connaît dans les oubliettes de l'Europe des Nations, des terribles guerres de territoire et d'appartenance à une race supérieure.

D'où elles n'auraient jamais dû sortir.








17 mars 2011

La réalité dépasse l'affliction



Une fois qu'on a compati sur ces pauvres gens qui ont tout perdu, y compris leurs proches ou leurs vies mêmes, dans cette vague géante imprévisible ... alors qu'on est bien au pays des Tsunamis, connus et redoutés depuis que l'Empire du
Soleil Levant existe.

Une fois qu'on aura tremblé avec eux devant cette terrible, silencieuse et angoissante menace nucléaire radioactive... alors que nous sommes bien dans une des nations les plus sophistiquées en matière de haute technologie, et ce dans tous les domaines.


Alors, une fois l'irréparable écarté - ce que nous espérons et attendons tous avec angoisse - alors, il faudra bien, et sans trop attendre, lancer le débat et se poser les bonnes questions.

Je sais bien : il y a, en France - à EDF et Areva, à l'IRSN ( Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) et ailleurs dans le monde - des experts patentés, des ingénieurs de haut vol, des techniciens au top qui, nous assurent et nous rassurent-ils, maîtrisent TOUT et ont vraiment TOUT prévu en matière de sécurité et de risques. Idem pour les 58 centrales qui parsèment l'ensemble de notre territoire.

Mais la question est bien là, lancinante : faut-il avoir totalement confiance et faut-il les croire ?

Faut-il continuer, comme nous l'avons fait jusqu'ici, dans le tout nucléaire - enfin presque : 85% de nos besoins énergétiques ?

N'y avait-il pas et n'y a-t-il pas, à moyen et long terme, d'autres alternatives ?

Quelle que soit la réponse, le débat mérite d'être lancé. Ne serait-ce que pour que chaque citoyen s'en empare et ait enfin TOUS les éléments pour, au besoin, décider. Nos voisins italiens vont se décider sur le sujet par référendum cet été même. Les Allemands on décidé, pour l'instant, de geler leur programme nucléaire. D'autres vont faire de même.

Nous, les Gaulois, sommes plus forts que tous les autres. Nous, on maîtrise tout, de A à Z.
On continue, comme s'il ne s'était rien passé. Comme s'il n'y avait pas eu plusieurs avertissements, déjà, par le passé. Pour mémoire : Three Miles Island, aux USA, en 1979, où on a frôlé la catastrophe. Dans ce cas-là, fort heureusement, l'enceinte de confinement, malgré le choc thermique dû à un arrosage d'urgence et de la dernière chance, a tenu bon. Pour le coup, ça a bien refroidi les Américains, si on peut dire, sur l'opportunité du nucléaire...

Puis Tchernobyl, en 1986, avec une ville entière, Pripiat, devenue fantôme depuis, avec des milliers de morts, d'irradiés, des centaines de milliers de cancers. Souvenez-vous des images pathétiques de tous ces enfants ukrainiens que nous avons alors accueillis pour les soigner, dans nos hôpitaux. Il aura fallu le sacrifice, voulu ou non, de quelques 800 000 liquidateurs - dont un certain nombre n'ont pas survécu, " brûlés" de l'intérieur par le "feu" nucléaire - pour éviter un cataclysme qui aurait sans nul doute rayé de la carte l'Ukraine, la Biélorussie et, qui sait, une partie de l'Europe. Et ce pour des milliers d'années ! Car les radiations, une fois lâchées dans la nature, tuent, parfois des dizaines d'années après : sûrement, sournoisement, silencieusement. L'horreur absolue.

Le nucléaire, s'il est maîtrisé - ce qui semble être le cas jusqu'ici - est bien évidemment une énergie indépendante, puissante, efficace, sans effet de serre et non polluante. On sait tout ça. On n'arrête pas de nous le rabâcher. A gauche comme à droite, d'ailleurs. Unanimité sur le sujet. Troublant, non, cet unanimisme, non ?

Mais il y a un si. Un doute. Une sourde angoisse, bien légitime au vu des événements japonais, derrière le discours qui se veut rassurant de toutes nos élites techniques et politiques.

Et si un accident majeur survenait en France ? Tout expert sensé et tout citoyen qui a quelques neurones et qui s'en sert sait très bien que la vie est assez inattendue pour nous réserver, parfois, des surprises dont elle a le secret. La nature est, par nature, imprévisible et incontrôlable lorsqu'elle se déchaîne. Les événements météo exceptionnels, et pas toujours prévus, de ces dernières années, nous l'ont cruellement montré. Pour ne parler que de la France, qui est pourtant un pays à climat modéré ...

Mais le dernier point peut-être le plus inquiétant n'est pas tant le risque d'accident que les conséquences d'un tel accident s'il se produisait.

Ce n'est pas clair, alors je m'explique. Après une catastrophe, quelle que soit son ampleur et quels que soient les dégâts causés - les exemples n'ont pas manqué dans la dernière décennie - il y a ensuite la longue et lente réparation, la reconstruction. L'homme est ainsi : après chaque catastrophe, une fois ses morts enterrés, il reprend là où tout s'était soudainement arrêté. Et la vie quotidienne, petit à petit, repart comme avant. Il est ainsi, l'homme. Un animal qui se redresse, toujours, et continue à marcher, bien vertical.

Sauf que. Sauf que, en cas de pépin majeur dans une centrale nucléaire, une fois le processus de fusion enclenché, il n'y a PLUS RIEN A FAIRE. Tout est fondu et irrémédiablement irradié. Il n'y a plus qu'à faire évacuer toute la zone contaminée, pour des centaines ou des milliers d'années ( ! ), à construire un énorme sarcophage de béton ( comme à Tchernobyl ). Et basta. FI-NI. TER-MI-NE. Pour l'éternité... ou presque. Un monument érigé à la gloire de la toute puissante et très orgueilleuse technologie. Cadeau aux générations futures. Drôle de cadeau. Non ?

C'est bien pour cela que les choix énergétiques sont aussi des choix politiques, en ce sens qu'ils engagent bien, par leur inéluctabilité et leurs conséquences, le présent et le futur d'une société et même carrément d'une civilisation. En l'occurrence, la nôtre.

Et qu'il faut qu'il y ait donc information, débats, forums, échanges d'idées, etc. Et, pourquoi pas, consultation des citoyens sous forme de référendum ou autre. Ce serait le moins que de consulter les citoyens sur des choix qui, après tout, engagent leur existence même, celle de leur progéniture et même de leurs descendants pour pas mal de générations à venir. NON ?

Faire l'impasse ou l'économie de ce débat-là, après ce qu'on vient de voir et de vivre, en direct et par procuration, serait inconvenant voire criminel.

Photo 1 : la centrale de Fukushima, qui date de 1970, devait être fermée le mois dernier. L'exploitant, Tepco, avait obtenu un " sursis " de 10 ans de la part des autorités.

Photo 2 : Il y a tant de merveilles en ce monde : les Annapurnas, au Népal, par exemple.


16 mars 2011

LAVIKIVA ...certes..mais où ?


Donc, reprise du blog. Pourquoi, au fait ?

Chais pas vous mais moi, je sens plein de pensées assez pas mal même beaucoup négatives tout autour de moi. Des peurs, des inquiétudes et tout plein d'angoisse. Remarquez, y a de quoi... vue l'actualité. J'ose à peine tourner le bouton de la radio depuis quelques matins. Et je n'ai pas pu m'empêcher de regarder le journal de la nuit sur France 2 à 0h30 - heure pas trop raisonnable, je sais. J'ai pas pu m'empêcher : cette envie et cette angoisse de savoir, les deux mélangées, entre raison et déraison ; et qui me faisaient comme une espèce de boule, là. Le Japon, bien sûr. C'est loin, très loin, même, 10 000 kms.

Mais c'est des zumains tout comme nous. Et on sent bien - malgré toutes les paroles qui se veulent rassurantes des " experts" et de nos dirigeants - que ce qui leur arrive n'est pas que le fait du hasard et de la fatalité. On compatit. Forcément. On s'inquiète donc et on s'angoisse. Fatalement.

Donc, je revenais du spectacle d'Anne Roumanof accompagnée de quelques uns de ses acolytes d'Europe 1. Franchement, je vais vous dire, même s'il se passe des choses dramatiques à l'autre bout de la planète, eh ben ça m'a fait du bien, pendant quelques instants, d'oublier tout ça. Et de rire de bon coeur.

Sauf qu'au retour, j'ai allumé la télé. Que voulez-vous, je suis comme ça : j'aime bien savoir. Pour le coup - voir la photo du réacteur... enfin... de ce qu'il en reste ... - je me suis couché avec le tête couci-couça, genre mi Roumanof - mi Fukushima. Un curieux mélange télé-radio- actif.

Et comme on est toutes et tous plus ou moins faits pareils, on a toutes et tous le compteur Geiger des émotions qui crépite pas mal en ce moment. Pas vous ? Moi si.

Et le mieux est d'en parler.

D'une part, ça fait du bien. D'extérioriser tout ça. De mettre des mots dessus. N'est-ce pas, papa Freud ? Même si, après un séisme pareil suivi d'un tsunami pas possible lui-même suivi d'une catastrophe nucléaire en cours, on n'est alors pas très loin de l'indicible : l'esprit a du mal à suivre et à croire ce qu'il voit et entend. On se dit qu'on est sûrement dans une nouvelle super production holywoodienne et cataclysmique pleine à ras-bord d'effets spéciaux bluffants. Tout est si démesuré, au-delà des normes ! On attend presque le générique. Qui ne viendra pas.

Une fois de plus, hélas, la réalité dépasse largement la fiction.

Et d'autre part, parce que c'est important, face à l'inconnu ou à ce qui fait terriblement peur, de communiquer, de débattre, d'échanger. Ce flux de mots et donc d'idées, de réactions et de commentaires, c'est ça aussi qui fait comprendre et accepter, enfin, le réel. Même le plus terrible, le plus effroyable.

Les échanges et les débats font vivre une démocratie. On a bien vu ce qui se passe dans les dictatures. Et comment, justement, elles peuvent tomber comme un château de cartes le jour où la parole est enfin libre.

Donc, parlons. Echangeons. Réagissons. Bloggons.

15 mars 2011

Comment a pu-t-on en arriver là ?


... pour reprendre une formule entendue dans la bouche même d'un chroniqueur ... sur Europe 1. Radio qu'il m'arrive d'écouter le matin seulement parce qu'après 9h ... je passe à autre chose. Et aussi parce qu'ensuite le niveau baisse très nettement. Z'inquiétez vous pas sur mon état mental : je me branche aussi sur France Inter ou France Info ; sans dédaigner, à mes heures perdues - quand j'en ai - France Musique voire France Culture. Juste pour me rappeler que j'ai un cerveau et que la télé, ça va un moment, mais bon : y a moyen de se mettre des choses plus consistantes sous la dent et dans les neurones.

Bref : comment a pu-t-on ... au Japon, en Libye, en Côte-d'Ivoire et ailleurs ?

Dans l'empire du soleil levant et de la très haute technologie, comment chacun sait, tout d'abord.

Remarquer, ce qui est une évidence qu'on a tendance à oublier, que la Nature avec un grand N sera toujours complètement imprévisible et totalement bouleversifiante. Que ce soit avec Xinthia sur le littoral breton en 2010 ou avec un séisme énorme+ tsunami subséquent sur la côte nord-est de l'archipel nippon ce 11 mars 2011 ( voir sur www.tuxboard.com/seisme-au-japon-tsunami-11-mars-2011).

Donc, que le fameux risque zéro n'existe pas. L'homme fait des projets, souvent très sophistiqués, avec des outils qu'ils croient infaillibles - comme des super ordinateurs qui vous bidouillent pendant des mois des super simulations avec des probabilités à x inconnues.

Il est alors content et fier de lui, l'homme. Presque orgueilleux. Vaniteux, même : il a dompté l'atome at home et la nature, pour sûr. Rien ne lui résiste, à l'homo sapiens sapiens.

On connaît la suite. On a vu les images, terribles, effroyables. Et ce n'est sans doute qu'un des chapitres d'une longue série.

Pour la Libye en ce moment, l'Egypte ou la Tunisie il y a peu, on reste là encore dans les apparences et le discours lénifiant. Vous avez sans doute remarqué : les gouvernants de ces pays sont devenus d'horribles et infréquentables dictateurs dès qu'ils ont été éjectés par leurs propres peuples. Avant... avant, on commerçait gentiment avec eux. Il nous est même arrivé de recevoir, encore tout récemment, son altesse Muhammar en grande pompe avec sa grande tente plantée en plein coeur de Paris, avec toute sa tribu. Le même qui, au moment où je vous parle, massacre ses propres sujets à coups de bombardiers et roquettes, vendus par des occidentaux soudainement choqués. Avant, c'était du commerce et du libre échange : du pétrole contre des armes. Rien que de très ordinaire, après tout.

La question se repose donc, lancinante, toujours là : comment a pu-t-on en arriver là ? Où c'est-y que ça a commencé à bugguer ( bugger ? )

On voudrait, si on pouvait, reformater le disque dur ? Ou réécrire tout le logiciel de l'humanité ? Mais on peut pas. Comme à chaque nouvelle catastrophe ou révolution, on constate les dégâts, impuissants et horrifiés. Et on compte les morts. Par milliers. Par centaines de milliers.

C'est un peu comme le dentifrice : va le remettre dans le tube une fois qu'il est tout sorti !

Alors, on est là, comme des cons, à regarder ces images terriblement réelles et qu'on voudrait croire de fiction, à la fois révoltés, angoissés, tout retournés en dedans. Tout chamboulés comme par un énorme tsunami intérieur d'émotions. Avec à la fois l'envie de pleurer, de compatir, de crier, de hurler même. Et ce désir de comprendre. De se dire qu'on aurait pu, qui sait, éviter tout ça. L'homme sait être si intelligent, souvent. Et aussi tellement humain, parfois, avec les autres humains. Enfin... quand il se souvient que ce sont ses frères et que nous sommes tous de la même grande tribu des hommes.

Ben oui, tu as raison, l'ami Grégoire : on a tous le même soleil. Mais trop, beaucoup trop, restent dans l'ombre.

Beaucoup beaucoup trop.