13 septembre 2008

HORREUR ! LES HORAIRES !

Après l'annonce ministérielle, tout à trac et juste en fin d'année scolaire précédente, du passage hebdomadaire de 26h à 24 h - vous me suivez ? - il nous faut donc bien, en cette rentrée 2008, gérer le bigntz que ça représente. 

Car ça ne paraît pas, comme ça, mais 108 heures au total à caser sur une année, c'est pas rien. 

On va donc bosser, entre autres, 30 mn sur le temps de midi - soit de 12h50 à 13h20 - "pour venir en aide aux élèves en difficulté." C'est la version officielle. Comme on n'a apparemment pas trop le choix, on va mettre tout ça en place. 

Certains trouvent ça plutôt pas mal, d'autres râlent, traînent les pieds. Globalement, ça suit. Pour certains élèves, en tout cas, ça va faire une bonne journée. En effet, pour un peu qu'ils soient " déposés " le matin avant la classe au centre social, qu'ils mangent à la cantine, qu'ils se fassent leurs 30 mn de soutien pour reprendre dans la foulée à 13h20, qu'ils restent ensuite aux études dirigées jusqu'à 17h30, avant de retourner pour certains au centre social après... certains petits risquent d'être un tantinet fatigués après ce marathon... quotidien. 

Dans ces conditions, comment oser encore parler de rythmes scolaires, d'aménagement du temps de l'enfant ? On est plutôt bien dans un temps-élève bien compact, bien rempli. On allège d'un côté pour alourdir de l'autre... 

La logique dans tout ça ? 


DROLE DE METIER

Tout de même... je fais un drôle de métier.

Comme le dit plaisamment la compagne de ma vie : " Mais tu ne progresses pas ! Tu redoubles le CE2 pour la sixième fois au moins ! ". 

Bien sûr : le programme est pratiquement le même et n'a pas tellement changé toutes ces années, bien que chaque nouveau ministre tienne à marque SA différence, à apposer SA marque. Espérant peut-être secrètement être LE grand ministre de la grande machine à instruire ; celui qui laissera son nom en lettres majuscules avec SA réforme. L'actuel ne semble pas déroger à la règle. 

Donc, les ministres passent. Moi, étrangement, je reste... toujours au CE2. Grammaire, conjug, vocab, ortho, problèmes, opérations et tout le reste. Fondamentalement, ça ne change pas trop. Ce sont les acquisitions de base. Mais les élèves, eux, changent. A chaque rentrée, de nouvelles têtes, une nouvelle croisière avec un nouvel équipage. 

Pas de quoi s'ennuyer : à 8 ans, on a toute la vie devant soi, comme dirait Ajar alias Garry. Ces loupiots-là, c'est du matériau humain tout neuf, de première main. Et ça bouge, ça invente, ça fonce, ça improvise, ça a de l'appétit d'ogre de la vie, ça a le goût de tout. 

C'est, pour moi, une véritable source de jouvence. Au lieu de vendre mon âme à Méphistophélès, je la loue, depuis maintenant 35 années, à l'éducation et à l'instruction de petits d'hommes. 

J'y ai plus que trouvé mon compte. 

RENTREE NUMBER 36


Ma 36 ème rentrée !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! ( il y a bien 36 points d'exclamation)

Normalement, je n'aurais pas dû être ici. Normalement...

Je devrais être, comme mon collègue et ami Daniel, sur mon VTT à arpenter les monts du Forez ; ou dans mon kayak à descendre les gorges de la Loire entre Confolens et Bas en Basset. Lui, il a arrêté : droit à pension, ça s'appelle. La retraite, en termes plus directs. 

Là, je me fais du mal. Parce qu'il fait très beau. Et que je ne suis pas spécialement en retrait. Encore moins en vadrouille. Mais devant mes 21 loupiots du CE2, toujours à la Vivaraize, à attaquer, de nouveau, " la phrase qui est une suite de mots qui a un sens." Il faut bien un début à tout... Et c'est la première leçon de grammaire du CE2.

Définition qui me plonge illico dans des abîmes de réflexion philosophique. Tout ce qu'on entend, surtout à la radio ou à la TV, est-il toujours sensé ? Et nous-mêmes, avons-nous toujours des propos qui font sens ? Hum ... même avec mes loupiots qui ont tout juste 8 petits printemps  de présence sur cette effroyable et merveilleuse terre, je crois que j'ai intérêt à faire attention à ce que je dis ! 

N'empêche : c'est reparti pour une année scolaire de plus. Et ces mots-là font vraiment sens pour moi. Une aventure, un challenge, une corvée, une prolongation, un boulot, une mission. 
Sûrement un peu de tout ça. Quant à établir précisément les justes proportions de chacun de ces éléments... à voir au fur et à mesure de l'année et des événements à venir. 

Le navire est lancé. Sans bouteille de champ'. Sans tralala. Il devrait tenir la mer. Un an de navigation, c'est encore assez long. 

A suivre...