22 février 2009

OUKONVA ?


Aujourd'hui, dimanche : dernier jour de ces vacances un peu incongrues, arrivées là on ne sait trop pourquoi. 
Gros nettoyage dans ma tête : des journées passées sur les hauteurs du Forez, dans la neige, à crapahuter sur la lande enneigée. Loin de tout, loin du bruit, loin de l'agitation. Là-haut, tout devient très vite très relatif, n'est-ce pas ? Distance géographique, certes, mais aussi distance psychologique. 

Pause, donc. 

Car, à l'évidence, ça va reprendre : les braises sont encore toutes chaudes. L'incendie, loin d'être éteint, n'attend que le vent de la révolte pour reprendre de plus belle. Mars sera vite là et les rayons du soleil printanier vont réchauffer les ardeurs. 

Deuxième évidence : on va pas en rester là. Car on est tous là et très las de ce système qui, sous couvert de réforme, veut de plus en plus avoir la mainmise sur les esprits, réduit un peu plus et souvent très sournoisement nos moyens réels d'action. 

Oukonva, alors ? Pour dire ici le fond de ma pensée : vers des périodes très agitées. Que je vois arriver assez sereinement. Primo parce que j'en ai vu d'autres. Secundo parce que lorsque rien ne va comme on voudrait que ça aille, il faut que la parole, la vraie, celle qui vient d'en bas, puisse sortir, s'exprimer enfin. 

C'est ce qu'on a commencé à voir lors de la grande manif de janvier. D'autres suivront, sans nul doute. Il faut à la fois le craindre et l'espérer. Le craindre parce que ça va faire des dégâts. L'espérer, parce que ça redonnera de l'air dans la maison France.

On roule ce peuple, qui peut être généreux et superbe, dans de la mauvaise farine. 

Pas sûr qu'il accepte ensuite de se laisser frire !

19 février 2009

Le président... sans dents


Remember. 

Il avait dit : " La croissance, j'irai la chercher avec les dents ! " 

Et on s'est tous dit : " En voilà un président qu'il en veut ! " C'est vrai que ça nous changeait du Chichi d'avant. Donc pas de chichis - hi hi : quand on veut, on peut. Non mais !!!

Depuis, il a dû perdre ses dents... notre prési.... dent. 

Il avait dit aussi : " Ma première tâche sera de réduire les déficits qui sont insoutenables." 

Finalement, on les creuse un peu plus. Bye bye les critères européens de Maastricht. Petit rappel : pas plus de 3% du PIB pour les déficits. On va dépasser allègrement les 4%. Voire plus pour calmer le jeu qui s'emballe bigrement. Ce sont donc les critères de " masses trichent ". Et valsent les masses monétaires et les milliards. On parle d'euros, mazette !!! 

Oui mais la crise mondiale !!! Avec un grand C, tant qu'à faire. LA CRISE, donc. 

Mais, mister president, ne serait-ce pas plutôt, et aussi, une grave crise de confiance à laquelle vous êtes confronté ? Avec tout le respect que je vous dois, pensez-vous être crédible en prononçant des phrases péremptoires et définitives, quitte à être désavoué par les circonstances ou la conjoncture ? 

Peut-on réellement croire le chef des tas.... d'annonces qui se succèdent à un rythme effréné à en donner le tournis y compris à ses propres troupes ? 

Changer et réformer, certes. Mais ce beau pays n'est pas tout à fait une entreprise... Ce serait plutôt un énorme paquebot, le pas que beau France d'ailleurs. Et qui navigue aujourd'hui entre d'énormes icebergs. Pilotage titanesque, donc. Il y faut de l'expérience, de la sérénité, de la concentration, une très grande attention. Toutes qualités qui n'ont pas été jusqu'ici votre fort, si je peux humblement me permettre, mister president. 

Où nous emmenez-vous ainsi, à tirer des bords à bâbord et à tribord, à vous démener comme un diable aux machines, sur le pont, dans la salle des cartes, au gouvernail ? Certes, vous mettez les mains dans le cambouis - ça oui -  et vous mouillez le maillot- chaud devant. Mais est-ce bien là le rôle d'un commandant qui doit diriger sereinement un tel navire ?

Franchement, pour tout vous dire, je suis pas rassuré rassuré par votre " style " de navigation. Ce qui est bon pour un catamaran de compétition ne l'est pas forcément dans le cas qui nous préoccupe : on court à la cata et c'est pas marrant.  

Ce sera mon - bon ? - mot de la fin. 


14 février 2009

Un recteur dans l'erreur ???

On peut être recteur de l'académie de Paris et sortir de grosses conneries. Exemple:

" D’autant que la période est agitée, ce qui n’effraie pas Patrick Gérard, chargé en tant que représentant des ministres sur le terrain d’appliquer la politique du gouvernement : « Je suis convaincu que le système éducatif, de la maternelle à l’enseignement supérieur, a besoin d’être modernisé. Ma priorité sera donc d’expliquer pourquoi on fait les choses. Si on évalue les élèves de CM2 en janvier, c’est pour pouvoir aider ceux qui éprouvent des difficultés. Les évaluer en fin d’année reviendrait à rétablir un examen d’entrée en 6ème ! Il y a des choses aussi simples que celles-là à dire. » 

Là, je dois dire, il fait fort le mec.

Parce que, bien évidemment, ce genre de sortie, ça fait marrer tout le monde, à commencer par les premiers concernés, à savoir les enseignants de CM 2. En effet, tout le monde d'à peu près sensé sait bien que si un élève de CM2 ne maîtrise pas certaines notions à ce moment de l 'année... eh ben , ça va pas être facile de lui faire rattraper ce retard. D'autant qu'on sait que tout est joué à Pâques puisque c'est à ce moment-là que les familles sont informées, avec la fiche-navette, du passage au collège.

Donc, l'élève de CM 2 qui a été subitement - merci les évaluations providentielles de janvier - détecté comme ayant des lacunes, il lui reste, chrono en main, environ 3 mois pour se remettre à niveau. Il va donc falloir qu'il mette les bouchées triples ou quadruples au moins ! 

Plus sérieusement, ce monsieur devrait se renseigner sur les modalités de l'enseignement en primaire avant de balancer une telle bévue. 

Doit-on lui rappeler qu'avaient été mises en place des évaluations nationales en fin de cycles 2 et 3, soit au tout début du CE2 et à l'entrée en 6e ? Et que ces évaluation, qui était aussi diagnostiques et très fines, étaient suffisamment bien faites pour justement évaluer les compétences da base ? 

Mais voilà : il faut RE-FOR-MER. Quitte à mettre à la poubelle ce qui marche pour mettre à la place un gadget, à la va-vite, comme ce fut le cas. 

Tout ça, hélas, n'est pas très sérieux. Mais j'ai l'impression, désagréable, que c'est un peu partout pareil. On balance des réformes plus ou moins bancales et plus ou moins bien ficelées. On a une levée de boucliers, pour ne pas dire plus. Forcément. Alors, on nomme des médiateurs. Ou on retire tout, d'un bloc. 

Quel gâchis ! De plus, on fait croire, pour le coup, que décidément les enseignants sont des grincheux éternels qui ne veulent rien changer...

Au fait, et si on leur demandait leur avis ? Sérieusement. En prenant son temps. Idem aux parents. Et aux élèves, premiers concernés et futurs citoyens ? 

Oui mais bon me direz-vous si dans une démocratie il faut ENCORE demander leur avis aux gens quand on veut réformer un système,  où va-t-on, je vous le demande !!!

09 février 2009

Dans quel Etat j'erre ???


J'ai pas que des amis à gauche. J'ai AUSSI des amis de gauche. Et des amis de droite : on me reproche assez ce coupable penchant. Nobody is perfect. Et surtout pas moi. 

Bref. 

Et ces derniers, donc, me disent : vous, les pédagos, vous êtes toujours contre tout et vous ne voulez qu'une chose, c'est encore et toujours plus de fonctionnaires. 

Pour la première remarque, ils sont très mal renseignés. On a plein d'idées pour que l'école marche mieux et soit plus efficace, surtout pour les élèves le plus en difficulté. Sauf que, on est désolés pour ça, mais, inévitablement, ça demande de réels moyens. Et là, pouf, le gros mot, qui fâche tous les régimes libéraux, est lâché : des moyens. 

Parce que, quand on parle de soutien et d'élèves en difficulté, se cachent sous ce vocable des tas de situations différentes et variées. Et que, pour chaque cas, il faut faire de la dentelle  fine, très fine même, cousue main, au cas par cas. On touche à du social, du sociologique, du psychique, du cognitif. Bref, de l'humain et donc délicat, fragile. C'est long, souvent ;  sensible, toujours ; efficace ? des fois, ça se voit pas dans l'immédiat. Quant à évaluer tout ça....il faut moult précautions. Ceux qui sont là dedans comprennent pourquoi. 

En fait, il n'y a pas de solutions-miracle - avec ou sans s.  Les " faut qu'on " et les " y a qu'à " ne sont pas du tout les bienvenus. Ou alors, qui zy viennent, sur le vrai terrain du quotidien. Mais là, on les attend toujours, n'est-ce pas ?  

Car, pour ça, pour ce boulot de dentelle, il faut du personnels formé, compétent. Et du temps. Vous l'aurez compris : même si ce n'est pas négligeable - il ne faut rien rejeter quand on parle d'aider ceux qui ne vont pas bien - ce ne sont pas 2 heures de soutien par semaine qui vont régler le problème de fond. 

Ce genre d'annonce, ça fait bien dans les médias ou dans un débat tronqué : " Voyez ce qu'on fait pour les élèves en difficulté, NOUS ! " 

Certes, les effets seront visibles,  pour quelques uns. Mais pour les " cas lourds ", il faut alors pour le coup de vrais moyens : des RASED, des médecins scolaires, des psys, des rééducateurs, etc... car avec ces gamins-là, on est au coeur du problème : comment faire réussir ceux  pour qui les méthodes classiques ont échoué ? Car, bien évidemment, si ce qu'on fait d'habitude dans les classes avait marché pour eux, ils n'en seraient pas là. CQFD. 

Donc, il faut essayer " autre chose" : ce n'est pas en rajoutant une nouvelle couche qu'on va les aider. C'est d'autres approches, d'autres méthodes, d'autres interlocuteurs dont ils ont besoin, ces largués du système éducatif. 

Il faut le dire aussi : l'Ecole française va plutôt bien et a dans l'ensemble de bons résultats. Ce n'est pas moi qui l'affirme, mais la dernière conclusion de l'INSEE, Institut neutre par excellence : en 30 ans, le nombre des sans diplômes est passé de 34 % à 12 % pour les hommes et de 41 % à 11 % pour les femmes. Le nombre de bacheliers a doublé et le celui des diplômés supérieurs a triplé. 

Il reste encore 130 000 personnes qui quittent le système scolaire sans qualification. C'est encore trop. 

Mais c'est justement pour tous ceux là qu'il faut mettre en place des moyens adéquats. Et surtout pas réduire la voilure comme on veut nous l'imposer. 

Des petits malins ultra-libéraux ou même libéraux tout court se mettent alors à hurler : il faut moins de fonctionnaires donc moins d'Etat !!!!! Credo connu. Poilodo. 

OK. Taillons donc dans les dépenses. Supprimons des postes partout : ce qui se fait actuellement. Ne remplaçons pas un fonctionnaire sur deux : très bien, on le fait également. On va alléger le mammouth. Régime sec. Bravo !!! 

Mais après, il faudra pas venir râler si on a du mal à aider les élèves en difficulté. Si on fait moins d'activités culturelles et moins de sport à l'école ( et c'est ce qui est en train de se produire, hélas ).

Si l'Hôpital ou la Justice marchent moins bien, il faudra rien dire. Si les trains dysfonctionnent ou si les routes sont moins bien dégagées en hiver... faudra fermer sa g... et s'organiser en conséquence. 

On a vu, par exemple, qu'un vrai service public, ça peut être utile et efficace en cas de grosse tempête. Allez demander à la Louisiane ce qu'ils ont pensé de l'ouragan Katrina et de l'efficacité de l'Etat américain : une honte et un désastre. 

Bien sûr, tout ça, c'est cher et ça coûte. Mais il y a alors deux logiques, deux systèmes, deux projets de société complètement différents. 

Premier système : moins d'Etat donc plus de privé. Inévitablement. Conclusion : si t'as les moyens financiers, tu te paies tout ce dont  tu as besoin. L'addition est salée mais tu ne regardes pas le prix ni la quantité du sel quand il s'agit de l'éducation  de tes propres enfants, de ta santé, de ta sécurité, de ta vieillesse, etc... Tu as ou l'opportunité ou la chance de pouvoir te payer tout ça. Tant mieux. Tu es du "bon" côté. De ton point de vue, bien évidemment. 

Deuxième système : plus d'Etat et des services publics bien présents ; et qui fonctionnent vraiment pour la satisfaction de TOUS, aisés et moins aisés. Mais là, il y a un hic : il faut bien que quelqu'un paie tout ça. Le discours libéral, celui qui a cours actuellement, vu qu'il a eu le pouvoir, à 53,06 % même, c'est : on allège les impôts directs et les taxes. Paquet fiscal et autres prébendes. Rigolo, d'ailleurs : plus tu investis et plus t'as moins à payer. L'Etat te rembourse d'un côté ce qu'il ta pris de l'autre. Plus t'es riche et plus tu t'enrichis. Merveilleux. 

Revers de la monnaie - si j'ose dire : moins de moyens financiers pour le même Etat. Qui est donc obligé de tailler dans les dépenses publiques pour s'en sortir. 

Le vrai courage politique, ce serait d'augmenter les impôts, de faire participer TOUS LES CITOYENS à l'effort national en mettant au pot. Et de se donner de vrais moyens financiers pour financer des services publics efficaces. 

Mais bon, le mec qui propose ça, il est pas encore né. Vous voyez ça d'ici : " Votez pour moi ! Je vous promets d'augmenter vos impôts et vos taxes ! ". 

Juste une remarque : on parle toujours des pays scandinaves comme quoi ce sont les plus avancés socialement. Certes. Ce qu'on oublie de dire, c'est que ce sont effectivement les pays où les prélèvements de l'Etat sont les plus élevés. 

L'équation est donc la suivante : Moins d'impôts = moins de moyens pour l'Etat = moins de services publics. Vous remarquerez au passage qu'on a transféré des charges de l'Etat sur les collectivités territoriales. Qui, pour le coup, ont augmenté proportionnellement leurs prélèvements. Il faut bien trouver le pognon quelque part. 

Je sais : tout ça paraît simpliste et facile. Mais, au bout du compte et des comptes, on a le résultat qu'on a aujourd'hui : l'Etat se désengage et sous-traite au privé. Qui, lui, et on le conçoit, propose ses services, mais moyennant finance. Et on n'en est qu'au début...

On est donc très loin des grands idéaux républicains : solidarité, égalité et ...fraternité. 

Je propose donc qu'on supprime des frontons des bâtiments d'Etat les mots "égalité " et " fraternité ". Qui ne sont plus de mise. Ringards et dépassés. 

Pour garder le seul mot " Liberté". Liberté d'être moins soigné, moins éduqué, moins secouru, bien moins défendu. Liberté du chacun pour soi, sauve qui peut et moi d'abord et ma famille aussi. 

Et ça donnera donc :

 " Liberté. Liberté. Liberté."

Youpie !!!


07 février 2009

Le roi est nu : qui s'en aperçoit ?


Sarkophobe, chuis pas. Juste sarkaustique.

Bon, OK, ce mec, c'est pas tout à fait ma tasse de thé. C'est pas forcément un problème politique, du genre si t'es à gauche, t'es systématiquement contre tout ce que fait la droite, et l'UMP a priori... et encore plus a fortiori.

Mais bon, l'emmerdant, c'est que le gugusse élu par le Peuple français, eh ben, carrément légitimé et légitime, il applique la politique de ce dont quoi il avait causé et dressé les grandes lignes pendant sa campagne médiatico-politique très bien orchestrée alors dans les campagnes zé les villes de France, DOM TOM y compris. De ça, on peut pas lui en tenir grief, vu qu'on en était informés AVANT. Il parlait alors de "rupture ", le candidat pas si candide que ça. ET on est servis, effectivement : ça craque, ça pète et ça rompt. De partout. Rupture à tous les étages.

Donc, retours sur images, entre autres de sa dernière intervention télévisée de jeudi dernier. Et là, j'suis désolé : le mec, je le trouve pas crédible. Je le sens pas, y a rien à faire. De 2 solutions : soit il croit vraiment à tout ce qu'il raconte. Et c'est grave : soit il est très mal conseillé, soit il se prend pour un super génie capable de tout comprendre et de tout orchestrer.

Soit, 2e hypothèse : il voulait le pouvoir depuis longtemps et il l'a enfin. Et il s'amuse et il s'éclate tout en sachant que, là où il est arrivé, ça va être très difficile de le déboulonner. Il doit être un peu grisé par sa puissance, tout de même, vu que, même parmi les journalistes et partout ailleurs, ça manque pas de servilité servile et docile dans ce doux et beau pays qui se dit républicain, démocrate et tout le tralala, mais qui, en, fait, adore l'autorité, les mecs qui en ont, les chefs, les monarques et les autocrates.

Quitte à les déboulonner APRES et même à leur couper les vivres, le pouvoir ... ou le cou, pour le coup.

Peuple si paradoxal, qui va brûler ce qu'il a d'abord adoré.

Après, on peut écrire tous les livres qu'on veut sur le bonhomme. Faire toutes les caricatures possibles et imaginables. Ecrire tous les pamphlets, même les plus virulents.

Nos voisins ritals et transalpins ont eu le même topo avec le Berlusconi. Ils l'ont mis au pouvoir, puis honni, puis remis au pouvoir. On se foutait d'eux à l'époque et, en fait, on n'a pas fait mieux . Da vero. Peut-être pire ? La suite le dira. Vediamo...

La suite, justement.

On va être dans une "belle" merde - " crise " est le mot politiquement correct et passe-partout voire commode employé - vue la conjoncture internationale. Mondiale, paraît-il. C'est ça le NDM - Nouveau Désordre Mondial. Même la Merde - majuscule - est mondialisée. Et les stocks, apparemment, sont importants.

Et notre Sauveur à nous, c'est bien évidemment notre Cher - à tous les sens du terme - Président : désolé, mais on n'a que lui en magasin. On l'a mis là pour ça et va falloir faire avec.

On peut aussi commencer à réfléchir par soi-même. Démarrer un début de commencement d'embryon de réflexion et de résistance. Modestement. Comme on le fait en ce moment. Au ras des pâquerettes. Sur le terrain. Dialoguer, échanger, se concerter. Faire bloc si nécessaire.

On n'est pas au bout de nos manifestes, pétitions et manif : on sait être coriaces, voire indigestes. Quitte à être mangés tout crus comme on va l'être.

Et, sûrement, on va l'être. Ils ont de l'appétit, en face.

Soyons donc indigestes.

06 février 2009

Et le Service Maximum d'Accueil, c'est pour quand ???


Eh ben voilou voilou c'est les vacances et franchement, je les ai pas vu arriver. Faut dire que ça fait que  5 semaines qu'on a repris. Et bing : 15 jours d'arrêt. Même pas fatigués, ni nous ni les élèves. 

Comme quoi, ce calendrier scolaire, c'est vraiment n'importe quoi. Conséquence directe des 2h en moins par semaine. 

Vous allez dire : oulala...un pédago qui se plaint d'avoir trop de vacances, c'est pas courant et c'est louche, forcément. 

Mais bon : qui est-ce qui peut se payer 15 jours voire une petite semaine aux sports d'hiver ? Surtout par les temps qui courent...Tombe la neige ... mais pas les euros !

Et les parents qui bossent,  qu'est-ce qu'ils vont faire de leurs gamins pendant tout ce temps ? Et les gosses désoeuvrés, sans école, à quoi vont-ils bien pouvoir s'occuper ? 

Paradoxe : d'un côté, on fait tout un barouf avec le Service Minimum d'Accueil pour un petit jour de grève comme quoi les pauv' salariés savent pas quoi faire de leurs mioches ce jour-là. Et, de l'autre, on te leur les colle 15 jours à la maison sans aucun service minimum ou maximum. Gardez vos lardons chez vous et démerdez vous. 

Et moi dans tout ça ? Mettre à profit ces 15 jours " tombés du ciel " pour faire le point sur le mouvement qui s'est enclenché... depuis octobre. D'ici à ce qu'on n'ait pas des sanctions au retour des vacances comme quoi nous les dirlos pas bien on n'a pas renvoyé par informatique les résultats codés de cette évaluation débile des CM2. 

Je me fais guère d'illusion : ils sont capables de tout et surtout du pire, en haut , à l'IA et au-dessus. Et nous, de quoi sera-t-on alors capables ? 

Dans tous les cas, il va y avoir du rififi et ça promet d'être...chaud ?

Why not ????


I have'nt a dream : yes we can't !!!


Je n'ai absolument pas été déçu par l'intervention télévisée de notre cher si brillamment élu président Nicolas. 

J'y ai en effet appris que le chocolat noir était taxé à 5,5 % et le chocolat blanc, lui, à 19,60 %. 
Dit comme ça, de la bouche même du Président,  ce fut un grand, un immense , un merveilleux moment de Télévision et de Démocratie. 

Dans le décorum grandiloquent et  carrément suranné des ors de l'Elysée, sous les lustres à pendeloques et avec les tentures empesées en toile de fond, ce fut un moment presque irréel, hors du temps. 

Rien en fait ne semblait vraiment réel : des journalistes parfois souriants, s'excusant presque de poser des questions qui risquaient de déranger Son Eminence dans son "exercice si difficile du pouvoir" - c'est Son Eminence Elle-Même qui l'affirme quasi douloureusement...

Ni les réponses floues et forcément décalées face à une " crise sans précédent depuis un siècle " et à laquelle il a été répondu par des mesurettes pas du tout à la hauteur des défis à venir et des souffrances prévisibles et pour certaines hélas déjà cruellement là. 

Ni les promesses vagues d'un dialogue avec les partenaires sociaux tout en affirmant péremptoirement que les réformes en cours ne bougeraient pas d'un iota et  qu'il fallait réduire drastiquement les dépenses publiques. Suivez mon regard....

Pas un mot ou une parole pour son Premier Ministre - rappelez-moi son nom au fait - ou pour ses dévoués et encore fidèles Ministres-Sbires. Cet homme héroïque est bien tout seul face à l'hydre de la crise. Hercule, à côté, était un minus de manga, un Pokémon de rien du tout. 

Donc, résumons : son Eminence ne lâche rien, promet tout et son contraire. 

Sortons du rêve et entrons dans les pensées intimes de Son Eminence :

 " I have not a dream. Yes, we can't. Putain, je pensais pas que c'était si dur que ça, ce boulot. Si j'aurais su...et, pour le coup, c'est même pas sûr que je repique au truc en 2012 vu comme c'est barré...Mais bon,  j'étais prévenu par le grand Jacques..mais quand même... 
Vive la France, qu'est bien dans la merde je vous dis pas jusqu'où. Et vive l'arrêt public... de toutes les conneries mais je sais pas quand. C'est plus fort que moi. 

Bises à Carla, bien sûr et toujours ( zauriez pas une idée de cadeau pour la Saint-Valentin ? Je sais pas quoi acheter : elle a tout. 

Refaites jouer la Nicolaise...merde ! la Marseillaise. J'y arriverai jamais. Putain, c'est dur, ce boulot!"

01 février 2009

REDEVENONS SERIEUX


Ok! on peut délirer un peu avec ce cher Sarko : c'est facile, ça mange pas de pain et on trouvera toujours des Sarkophobes invétérés à l'oreille complaisante. Fastoche. 

Mais - car il y a un  mais, toujours, dans les histoires, vous aurez remarqué - il est pas tout seul tout seul ce cher président élu brillamment - faut-il le rappeler ici - et avec enthousiasme avec un gros score...même qu'il a fait mieux que le François à la rose de l'époque qui était pas un rigolo en termes de com et de manipulation de l'opinion publique vue la vie privée et les anciens amis qu'il avait. Mais bon... paix à son âme et à sa descendance multiple et extra-conjugale. 

Il est pas tout seul et il compte plein de zélés collaborateurs qui mettent hardiment en oeuvre toutes les réformes annoncées. Car, eh oui mes belets, elles ont effectivement été annoncées, prévues, programmées ces foutues réformes qui nous tombent sur le coin de la gueule et dont on constate les dégâts hic et nunc. Et que c'est pas fini vu qu'on a en a pris jusqu'en 2012 au moment-même où qu'on - enfin pas tous mais bon - a glissé le bulletin dans l'urne - par deux fois dois-je vous le rappeler et retourner le couteau dans la plaie, plaie qui semble bien douloureuse depuis quelque temps. 

Le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite, c'est pas qu'une belle formule du credo libéral : ça peut qu'avoir des répercussions tangibles et visibles sur les budgets, sur le nombre de postes, etc...       

Et les 350 000 fonctionnaires en moins, vous croyiez qu'on allait les supprimer que dans l'armée, aux impôts ou dans les douanes. " Feuille de route " que ça s'appelle même. Ce qui veut dire que chaque ministère reçoit les économies qu'il a à faire et par conséquence le nombre de postes qu'il va devoir sucrer dans son budget. Le régime amincissant, personne n'y échappera. On peut appeler ça RGPP ou VFVSC  ( Révision Générale des Politiques Publiques ou Va Falloir Vous Serrer La Ceinture ) , le résultat est là : des moyens humains et budgétaires en moins dans tous les services publics. 

Dans la Loire, on vient juste de recevoir la dernière "postectomie" : des postes de CRI, de soutien, de RASED, G et tutti quanti biffés, supprimés, rayés de la carte...scolaire. Y en a pour tout le monde, y a pas de raison. 

Et ça, c'est du concret. Là, on est dans le dur, avec des répercussions visibles sur le terrain. Rien à voir avec une soi-disant angoisse des Français devant la crise ou l'avenir incertain ou autres fadaises destinées à endormir le malade. Ou l'opinion. 

Quant à savoir si le malade va encore dormir longtemps... Le réveil semble avoir commencé en cette fin-janvier. Au coeur de l'hiver. Tout un symbole. 

Terminons donc par une note poétique : " La grand soir commença sur la pointe des pieds dans un petit matin frileux."