30 mars 2009

j MOINS COMBIEN ?


Bêtement, je dois l'avouer, je me suis mis à compter le nombre de jours restants avant " la quille". C'est ballot, non, comme aurait dit Fabrice ?... 

Non pas que je sois las de l'école. Quoique... ça aurait pu. Car, effectivement, c'est un boulot qui use. Pour des tas de raisons. Qu'on sait ou qu'on devine. 

Pour ma part, il est vrai que bosser plus de vingt années dans les quartiers sensibles ... ne m'a pas laissé insensible. Même s'il y a fallu une solide armure, dessous c'est chair humaine et coeur saignant. On n'est pas en acier inoxydable. Fragile donc, parfois. On ne fait pas ça impunément pendant tout ce temps sans que ça ne laisse aucune trace. 

Comme dirait l'autre :  " j'ai donné". Et j'ai reçu. Bien évidemment. Why not ? J'ai tout bien encaissé vue ma solide carcasse et un moral à toute(s) épreuve (s). J'ai aussi tout bien aimé. Quelques accrocs par ci par là avec des gamins plus ou moins rebelles. Mais rien que de très commun, je suppose, comme dans pas mal de quartiers et banlieues difficiles. 

Mais là, maintenant, à l'heure où que je vous cause - tiens, je me mets à parler en sarko, quasi...- donc, là, je suis soulagé. A la fois satisfait et soulagé. De savoir que je vais poser le sac bien lourd, ça m'allège l'esprit. 

Pour le coup, je savoure encore plus les quelques instants qui me restent avec mes loupiots. 
Comme cette journée science de vendredi dernier, au cours de laquelle toute l'école avait organisé des ateliers d'expériences. Journée d'échanges et de rencontres. De joies aussi : voir photo. Une ruche qui bourdonne. Apprendre en s'amusant. Du baume au coeur. 

Comme cet après-midi où nous avons visité le Musée de la Mine du site Couriot avec mes élèves de 8 ans. Pour eux, le passage souterrain dans les galeries reconstituées, dans les petits chariots bringuebalants, c'était aussi bien, voire mieux, que Disneyland. Sauf que ça parlait de la vraie réalité et d'enfants de 12 ans qui poussaient les bennes au fond. Et que c'est à cet endroit même que deux de mes oncles, immigrés italiens, ont extrait le charbon du profond du sol stéphanois. 

Donc, grosse séquence émotion pour ma pomme. Belle façon de finir. 


22 mars 2009

( SE ) DEFILER


Je défile. Tu défiles. Il ou elle défile. On défile sans se défiler. On conjugue nos efforts. Pour un résultat proche de zéro. Sur la copie du jour : efforts méritoires mais peut mieux faire. 

Le soir, après l'épreuve, passée et réussie, on retrouve le président du jury au journal de 20h sur TF1 " Il y avait du monde, effectivement." reconnaît-il. " Mais on ne changera rien à ce qu'on a dit. Ce sera donc 2,6 milliards pour la relance, comme annoncé, qui vont faire effet incessamment sous peu. Certes, je comprends les inquiétudes et les angoisses des Français face à cette crise, mondiale je dois le préciser. Mais ailleurs, c'est pire..."

Que dire ? Que répondre ? Que faire ? That's the question. The BIG question. 

Que dire ? Mr Fillon fait semblant d'ignorer sciemment et résolument que ce n'est pas tant contre la crise que les Français défilent - ils ne sont pas si idiots que cela - que contre les mesures dérisoires et très peu efficaces qui sont proposées. 

Que répondre ? Que les manifestants étaient bien solidaires. Par millions, même. Pour demander surtout l'arrêt de la casse des services publics. Et pour une autre politique tout court. Mais là, avec ce gouvernement qui a été mis en place - démocratiquement et à une large majorité - faire autrement " ça va pas être possible". Et ce n'est pas ce qui a été prévu. 

Que faire ? Là, effectivement, on est à un tournant du mouvement de contestation commencé à l'automne 2008. On sent bien bien qu'il y a une colère réelle, doublée d'une angoisse profonde créée et amplifiée par la crise ; avec, en prime, une vraie impopularité  du chef de l'Etat lui-même. Personne n'est crédible, y compris au plus haut niveau. D'où un désarroi qui peut mener à certaines extrémités... Car, vers qui et vers quoi se tourner quand tout va mal et que plus personne n'a de réponse immédiate et navigue à vue, comme c'est le cas actuellement ? 

La bombe est prête, donc. Elle peut exploser. Ou faire long feu. Les syndicats semblent redouter la radicalisation ou le débordement par les ailes extrêmes... ou alternatives,  s'ils s'avèrent inefficaces ou incapables de relayer et canaliser toutes ces rancoeurs et désespérances accumulées. Après tout, ils ne représentent qu'à peine 20 % des salariés de ce pays. C'est peu pour se lancer dans quelque chose de plus conséquent. 

Il n'y a pas, non plus, une vraie force légitime d'opposition. C'est un euphémisme. Il y a pour l'instant plus d'épines que de pétales dans le parti à la rose. Et pas grand chose à proposer. A part des fest noz, plus ou moins bien remplis, au Zénith. Et deux drôles de dames à la mission incertaine. Et qui ne se lancent pas des fleurs. 

Une fois dit tout ça, me direz-vous, on n'est pas plus avancés. Effectivement. Un " rien" suffirait à tout faire basculer. Mais d'où va venir ce "rien" indéfinissable ? Le "rien", par essence, n'existe pas et peut donc venir de nulle part. Ou ne pas venir du tout. Lancer une grève générale ou faire la révolution, comme certains le clament, ce n'est pas " rien". Et ça ne se décrète pas tout à trac, de but en blanc. 

Alors, volcan empli de magma souterrain, cocotte minute sous pression ou bombe à mèche courte prête à péter à tout moment ? Va savoir... 

Nicolas a l'air toujours aussi bravache. Même qu'il aurait " la banane", qu'il dit dans son langage académique bien à lui. Faute d'avoir la pêche. Lui qui avait prédit une belle récolte, si on travaillait plus, à pleins paniers, des fruits de la croissance. Maigre récolte. La faute à la con... joncture. Internationale, comme il se doit. D'où le doigt dans l'oeil. Ailleurs, on n'ose même pas y penser. 

Pas de fruits cette année, donc. Juste les pépins. On nous prenait pour des pommes, déjà. On était, sans le savoir,  les poires du système bancaire. Et on s'est bien fait bananer. Salade de fruits jolie jolie... 

Y aura-t-il les raisins de la colère ? 




14 mars 2009


De ministre à sinistre, une seule lettre d'écart...

Sinistre politique que celle menée par icelui. A la limite du mépris. Et même souvent au-delà. 

Là où il faudrait compréhension et humanisme, on n'entend que rappels à l'ordre, exhortations, diktats. Et le reste à l'avenant. 

S'étonner, après coup-s, que ça rue dans la rue et dans les brancards. S'étonner encore que les " réformes" passent mal ou pas du tout !!!!

Tout faux sur la forme, donc. Car, mettre les formes pour des réformes, ce serait la moindre des choses et des précautions qu'on pourrait mettre à l'égard de ces pédagos qui n'ont pas la tâche facile. 

Mais non. Il a été décidé, une bonne fois pour toutes, que la gent pédagote était hostile à tout changement - c'est bien connu. Il fallait donc réformer à la hussarde, à tour de bras et tous azimuts. 

D'autant qu'on va être en pleine schizophrénie avec d'un côté de hautes exigences supérieures, des attentes de plus  en plus fortes des parents attisées par des évaluations abruptes... et de l'autre côté des moyens en baisse. 

On voit le résultat : ça grippe, ça coince, ça conteste, ça manifeste. En gros, ça dit son mal-être voire son angoisse. Et, même,  horreur, ça n'applique par les circulaires et décrets officiels ! Alors, ça désobéit, sciemment, ça le revendique même, au vu et au su de tous. Horreur suprême, donc : des enseignants qui revendiquent la désobéissance. Un oxymore très dérangeant. Suivi d'un autre : un beau gâchis. 

Gâchis parce qu'il y a sûrement autre chose à faire que mettre les gens dans la rue. Autre chose à faire que de vouloir imposer au forceps ce qui ne va pas de soi et qui, de toute façon, et quoi qu'on dise, n'est ni une avancée ou un progrès ; encore moins une évolution. Ce serait même plutôt le contraire. 

Plein d'autres choses à faire que ces décisions à l'emporte-pièces qui n'emportent " pas tout à fait " l'adhésion de ceux qui devraient être directement concernés. Et qui sont, aïe ça fait mal, plutôt consternés. 

Ecoute et concertation : ça doit être des gros mots, tout là haut; au Sinistère ! Pas très adroite, cette politique-là. Excuse me : vous avez dû entendre " à droite alors que....

Il est vrai que lorsque ce fut la gauche qui était aux commandes du paquebot Education Nationale, ça ne se passait pas tout à fait comme cela. Les illustres capitaines se nommaient alors Savary, Jospin, Lang. Passons sous silence un gros bug, celui qui eut une croisière pas tout à fait allègre...Erreur de casting. A part la tectonique des plaques, domaine qu'il n'aurait jamais dû quitter, il fut souvent à côté de la plaque et provoqua maints séismes dont il fut une des victimes, d'ailleurs. Dans le genre obstiné et à contre-courant, on n'a pas fait mieux depuis. Quoique, avec l'actuel....

Pour résumer : les réformes qui ont fait véritablement avancer l'école ont été, indubitablement de gauche. Y a pas photo. Si tu m'crois pas, eh, t'vas voir ta gueule à la récré ! 





11 mars 2009

Carte scolère 2009


Effectivement, comme l'écrit si joliment mon syndicat, le SNUipp, c'est bien d'une carte" scolère" dont il s'agit. 

Devant laquelle on voit rouge : si on s'amuse en effet à colorier, comme je l'ai fait, les départements qui vont avoir des suppressions de postes à la rentrée 2009, la carte de France se retrouve aux 3/4 barbouillée de rouge. Donc... gros bobo. Et pas de pansement en vue, apparemment. 

J'ai donc décidé de participer à l'effort l'effort national d'économie drastique dont ce gouvernement a fait son cheval de bataille. Comme le veut la formule consacrée, je demande à bénéficier d'une pension de retraite. Ce qui libérera un poste. Bel effort...

De fait, j'aurais dû normalement cesser toute activité professionnelle en juin 2008. Ayant enseigné dès mes 20 printemps - chargé d'école aux confins des monts du Forez au-dessus de Noirétable dans un village de 82 habitants et avec une classe " unique " de 5 élèves ! - j'ai donc fait le plus beau métier du monde pendant 36 années non stop. 

Dois-je rappeler ici que lorsque je signai mon contrat d'engagement avec l'Etat, celui-ci m'assurait alors en contrepartie que je serai libre de toute obligation...en 2008 ? 
Mais, entre-temps, et en 2003 comme chacun sait, l'arbitre a changé les règles du jeu en cours de match, malgré nos vives et fondées contestations. Et, en guise de carton jaune, m'a collé illico des prolongations de 10 trimestres.

 Une paille, me direz-vous. C'est vrai que j'ai bien aimé ce boulot. Et que, c'est bien connu, quand on aime...on ne compte pas ! J'avais donc décidé de rempiler et de me taper lesites prolongations qui me menaient jusqu'à l'horizon 2011. Histoire d'éviter l'inévitable décote qui me pénalisait pour " départ anticipé" - la bonne blague. 

Las ! Je viens de jeter l'éponge avec l'eau du bain. L'eau du bain est de plus en plus trouble et troublée. Vous avez remarqué, n'est-ce pas ? Et l'éponge grossit chaque jour davantage, pleine qu'elle est à éponger les avatars et inconvénients en tous genres qu'on veut bien nous faire en haut lieu. Et que je t'éponge chaque jour un  peu plus. A croire que là-haut, au Sinistère de l'Education de moins en moins nationale sauf pour les mesures à la kon, ils doivent avoir une cellule spéciale emmerdes. Des types bien payés qui doivent se réunir chaque matin, une espèce de Think Tank à la Kennedy mais plutôt du genre losers, et qui doivent avoir pour consigne : 
" Qu'est-ce qu'on pourrait bien inventer pour compliquer la vie des pédagos mais pour faire croire en même temps à l'opinion publique qu'on s'occupe vraiment tout bien de l'Ecole et de l'avenir des petits nenfants ? " 

Résultat des courses : mon éponge à moi est donc bien pleine, saturée même, dégoulinante et surtout très très lourde. Elle n'éponge donc plus rien. Et je n'ai plus l'envie ni la force de l'essorer chaque matin. Comme je l'ai fait jusqu'ici, comme un vaillant petit soldat, comme des centaines de milliers d'autres de mes confrères, pour repartir vaillamment à l'assaut de l'échec et de l'ignorance qui menacent nos villes et nos campagnes. 

Je cesse donc là. Et l'essorage. Et tout le reste. Décoté, certes, mais encore assez sain de corps. Et d'esprit, je l'espère. Fin du travailler plus pour gagner plus quelques zeuros bien chèrement payés sur ma santé et mon équilibre mental. 

End of game. Tilt ! Je ne vais plus travailler du tout du tout. Pour vivre mieux. Différemment, dans tous les cas. 

Youpie ! Vous avez dit : youpie ? 

22 février 2009

OUKONVA ?


Aujourd'hui, dimanche : dernier jour de ces vacances un peu incongrues, arrivées là on ne sait trop pourquoi. 
Gros nettoyage dans ma tête : des journées passées sur les hauteurs du Forez, dans la neige, à crapahuter sur la lande enneigée. Loin de tout, loin du bruit, loin de l'agitation. Là-haut, tout devient très vite très relatif, n'est-ce pas ? Distance géographique, certes, mais aussi distance psychologique. 

Pause, donc. 

Car, à l'évidence, ça va reprendre : les braises sont encore toutes chaudes. L'incendie, loin d'être éteint, n'attend que le vent de la révolte pour reprendre de plus belle. Mars sera vite là et les rayons du soleil printanier vont réchauffer les ardeurs. 

Deuxième évidence : on va pas en rester là. Car on est tous là et très las de ce système qui, sous couvert de réforme, veut de plus en plus avoir la mainmise sur les esprits, réduit un peu plus et souvent très sournoisement nos moyens réels d'action. 

Oukonva, alors ? Pour dire ici le fond de ma pensée : vers des périodes très agitées. Que je vois arriver assez sereinement. Primo parce que j'en ai vu d'autres. Secundo parce que lorsque rien ne va comme on voudrait que ça aille, il faut que la parole, la vraie, celle qui vient d'en bas, puisse sortir, s'exprimer enfin. 

C'est ce qu'on a commencé à voir lors de la grande manif de janvier. D'autres suivront, sans nul doute. Il faut à la fois le craindre et l'espérer. Le craindre parce que ça va faire des dégâts. L'espérer, parce que ça redonnera de l'air dans la maison France.

On roule ce peuple, qui peut être généreux et superbe, dans de la mauvaise farine. 

Pas sûr qu'il accepte ensuite de se laisser frire !

19 février 2009

Le président... sans dents


Remember. 

Il avait dit : " La croissance, j'irai la chercher avec les dents ! " 

Et on s'est tous dit : " En voilà un président qu'il en veut ! " C'est vrai que ça nous changeait du Chichi d'avant. Donc pas de chichis - hi hi : quand on veut, on peut. Non mais !!!

Depuis, il a dû perdre ses dents... notre prési.... dent. 

Il avait dit aussi : " Ma première tâche sera de réduire les déficits qui sont insoutenables." 

Finalement, on les creuse un peu plus. Bye bye les critères européens de Maastricht. Petit rappel : pas plus de 3% du PIB pour les déficits. On va dépasser allègrement les 4%. Voire plus pour calmer le jeu qui s'emballe bigrement. Ce sont donc les critères de " masses trichent ". Et valsent les masses monétaires et les milliards. On parle d'euros, mazette !!! 

Oui mais la crise mondiale !!! Avec un grand C, tant qu'à faire. LA CRISE, donc. 

Mais, mister president, ne serait-ce pas plutôt, et aussi, une grave crise de confiance à laquelle vous êtes confronté ? Avec tout le respect que je vous dois, pensez-vous être crédible en prononçant des phrases péremptoires et définitives, quitte à être désavoué par les circonstances ou la conjoncture ? 

Peut-on réellement croire le chef des tas.... d'annonces qui se succèdent à un rythme effréné à en donner le tournis y compris à ses propres troupes ? 

Changer et réformer, certes. Mais ce beau pays n'est pas tout à fait une entreprise... Ce serait plutôt un énorme paquebot, le pas que beau France d'ailleurs. Et qui navigue aujourd'hui entre d'énormes icebergs. Pilotage titanesque, donc. Il y faut de l'expérience, de la sérénité, de la concentration, une très grande attention. Toutes qualités qui n'ont pas été jusqu'ici votre fort, si je peux humblement me permettre, mister president. 

Où nous emmenez-vous ainsi, à tirer des bords à bâbord et à tribord, à vous démener comme un diable aux machines, sur le pont, dans la salle des cartes, au gouvernail ? Certes, vous mettez les mains dans le cambouis - ça oui -  et vous mouillez le maillot- chaud devant. Mais est-ce bien là le rôle d'un commandant qui doit diriger sereinement un tel navire ?

Franchement, pour tout vous dire, je suis pas rassuré rassuré par votre " style " de navigation. Ce qui est bon pour un catamaran de compétition ne l'est pas forcément dans le cas qui nous préoccupe : on court à la cata et c'est pas marrant.  

Ce sera mon - bon ? - mot de la fin. 


14 février 2009

Un recteur dans l'erreur ???

On peut être recteur de l'académie de Paris et sortir de grosses conneries. Exemple:

" D’autant que la période est agitée, ce qui n’effraie pas Patrick Gérard, chargé en tant que représentant des ministres sur le terrain d’appliquer la politique du gouvernement : « Je suis convaincu que le système éducatif, de la maternelle à l’enseignement supérieur, a besoin d’être modernisé. Ma priorité sera donc d’expliquer pourquoi on fait les choses. Si on évalue les élèves de CM2 en janvier, c’est pour pouvoir aider ceux qui éprouvent des difficultés. Les évaluer en fin d’année reviendrait à rétablir un examen d’entrée en 6ème ! Il y a des choses aussi simples que celles-là à dire. » 

Là, je dois dire, il fait fort le mec.

Parce que, bien évidemment, ce genre de sortie, ça fait marrer tout le monde, à commencer par les premiers concernés, à savoir les enseignants de CM 2. En effet, tout le monde d'à peu près sensé sait bien que si un élève de CM2 ne maîtrise pas certaines notions à ce moment de l 'année... eh ben , ça va pas être facile de lui faire rattraper ce retard. D'autant qu'on sait que tout est joué à Pâques puisque c'est à ce moment-là que les familles sont informées, avec la fiche-navette, du passage au collège.

Donc, l'élève de CM 2 qui a été subitement - merci les évaluations providentielles de janvier - détecté comme ayant des lacunes, il lui reste, chrono en main, environ 3 mois pour se remettre à niveau. Il va donc falloir qu'il mette les bouchées triples ou quadruples au moins ! 

Plus sérieusement, ce monsieur devrait se renseigner sur les modalités de l'enseignement en primaire avant de balancer une telle bévue. 

Doit-on lui rappeler qu'avaient été mises en place des évaluations nationales en fin de cycles 2 et 3, soit au tout début du CE2 et à l'entrée en 6e ? Et que ces évaluation, qui était aussi diagnostiques et très fines, étaient suffisamment bien faites pour justement évaluer les compétences da base ? 

Mais voilà : il faut RE-FOR-MER. Quitte à mettre à la poubelle ce qui marche pour mettre à la place un gadget, à la va-vite, comme ce fut le cas. 

Tout ça, hélas, n'est pas très sérieux. Mais j'ai l'impression, désagréable, que c'est un peu partout pareil. On balance des réformes plus ou moins bancales et plus ou moins bien ficelées. On a une levée de boucliers, pour ne pas dire plus. Forcément. Alors, on nomme des médiateurs. Ou on retire tout, d'un bloc. 

Quel gâchis ! De plus, on fait croire, pour le coup, que décidément les enseignants sont des grincheux éternels qui ne veulent rien changer...

Au fait, et si on leur demandait leur avis ? Sérieusement. En prenant son temps. Idem aux parents. Et aux élèves, premiers concernés et futurs citoyens ? 

Oui mais bon me direz-vous si dans une démocratie il faut ENCORE demander leur avis aux gens quand on veut réformer un système,  où va-t-on, je vous le demande !!!

09 février 2009

Dans quel Etat j'erre ???


J'ai pas que des amis à gauche. J'ai AUSSI des amis de gauche. Et des amis de droite : on me reproche assez ce coupable penchant. Nobody is perfect. Et surtout pas moi. 

Bref. 

Et ces derniers, donc, me disent : vous, les pédagos, vous êtes toujours contre tout et vous ne voulez qu'une chose, c'est encore et toujours plus de fonctionnaires. 

Pour la première remarque, ils sont très mal renseignés. On a plein d'idées pour que l'école marche mieux et soit plus efficace, surtout pour les élèves le plus en difficulté. Sauf que, on est désolés pour ça, mais, inévitablement, ça demande de réels moyens. Et là, pouf, le gros mot, qui fâche tous les régimes libéraux, est lâché : des moyens. 

Parce que, quand on parle de soutien et d'élèves en difficulté, se cachent sous ce vocable des tas de situations différentes et variées. Et que, pour chaque cas, il faut faire de la dentelle  fine, très fine même, cousue main, au cas par cas. On touche à du social, du sociologique, du psychique, du cognitif. Bref, de l'humain et donc délicat, fragile. C'est long, souvent ;  sensible, toujours ; efficace ? des fois, ça se voit pas dans l'immédiat. Quant à évaluer tout ça....il faut moult précautions. Ceux qui sont là dedans comprennent pourquoi. 

En fait, il n'y a pas de solutions-miracle - avec ou sans s.  Les " faut qu'on " et les " y a qu'à " ne sont pas du tout les bienvenus. Ou alors, qui zy viennent, sur le vrai terrain du quotidien. Mais là, on les attend toujours, n'est-ce pas ?  

Car, pour ça, pour ce boulot de dentelle, il faut du personnels formé, compétent. Et du temps. Vous l'aurez compris : même si ce n'est pas négligeable - il ne faut rien rejeter quand on parle d'aider ceux qui ne vont pas bien - ce ne sont pas 2 heures de soutien par semaine qui vont régler le problème de fond. 

Ce genre d'annonce, ça fait bien dans les médias ou dans un débat tronqué : " Voyez ce qu'on fait pour les élèves en difficulté, NOUS ! " 

Certes, les effets seront visibles,  pour quelques uns. Mais pour les " cas lourds ", il faut alors pour le coup de vrais moyens : des RASED, des médecins scolaires, des psys, des rééducateurs, etc... car avec ces gamins-là, on est au coeur du problème : comment faire réussir ceux  pour qui les méthodes classiques ont échoué ? Car, bien évidemment, si ce qu'on fait d'habitude dans les classes avait marché pour eux, ils n'en seraient pas là. CQFD. 

Donc, il faut essayer " autre chose" : ce n'est pas en rajoutant une nouvelle couche qu'on va les aider. C'est d'autres approches, d'autres méthodes, d'autres interlocuteurs dont ils ont besoin, ces largués du système éducatif. 

Il faut le dire aussi : l'Ecole française va plutôt bien et a dans l'ensemble de bons résultats. Ce n'est pas moi qui l'affirme, mais la dernière conclusion de l'INSEE, Institut neutre par excellence : en 30 ans, le nombre des sans diplômes est passé de 34 % à 12 % pour les hommes et de 41 % à 11 % pour les femmes. Le nombre de bacheliers a doublé et le celui des diplômés supérieurs a triplé. 

Il reste encore 130 000 personnes qui quittent le système scolaire sans qualification. C'est encore trop. 

Mais c'est justement pour tous ceux là qu'il faut mettre en place des moyens adéquats. Et surtout pas réduire la voilure comme on veut nous l'imposer. 

Des petits malins ultra-libéraux ou même libéraux tout court se mettent alors à hurler : il faut moins de fonctionnaires donc moins d'Etat !!!!! Credo connu. Poilodo. 

OK. Taillons donc dans les dépenses. Supprimons des postes partout : ce qui se fait actuellement. Ne remplaçons pas un fonctionnaire sur deux : très bien, on le fait également. On va alléger le mammouth. Régime sec. Bravo !!! 

Mais après, il faudra pas venir râler si on a du mal à aider les élèves en difficulté. Si on fait moins d'activités culturelles et moins de sport à l'école ( et c'est ce qui est en train de se produire, hélas ).

Si l'Hôpital ou la Justice marchent moins bien, il faudra rien dire. Si les trains dysfonctionnent ou si les routes sont moins bien dégagées en hiver... faudra fermer sa g... et s'organiser en conséquence. 

On a vu, par exemple, qu'un vrai service public, ça peut être utile et efficace en cas de grosse tempête. Allez demander à la Louisiane ce qu'ils ont pensé de l'ouragan Katrina et de l'efficacité de l'Etat américain : une honte et un désastre. 

Bien sûr, tout ça, c'est cher et ça coûte. Mais il y a alors deux logiques, deux systèmes, deux projets de société complètement différents. 

Premier système : moins d'Etat donc plus de privé. Inévitablement. Conclusion : si t'as les moyens financiers, tu te paies tout ce dont  tu as besoin. L'addition est salée mais tu ne regardes pas le prix ni la quantité du sel quand il s'agit de l'éducation  de tes propres enfants, de ta santé, de ta sécurité, de ta vieillesse, etc... Tu as ou l'opportunité ou la chance de pouvoir te payer tout ça. Tant mieux. Tu es du "bon" côté. De ton point de vue, bien évidemment. 

Deuxième système : plus d'Etat et des services publics bien présents ; et qui fonctionnent vraiment pour la satisfaction de TOUS, aisés et moins aisés. Mais là, il y a un hic : il faut bien que quelqu'un paie tout ça. Le discours libéral, celui qui a cours actuellement, vu qu'il a eu le pouvoir, à 53,06 % même, c'est : on allège les impôts directs et les taxes. Paquet fiscal et autres prébendes. Rigolo, d'ailleurs : plus tu investis et plus t'as moins à payer. L'Etat te rembourse d'un côté ce qu'il ta pris de l'autre. Plus t'es riche et plus tu t'enrichis. Merveilleux. 

Revers de la monnaie - si j'ose dire : moins de moyens financiers pour le même Etat. Qui est donc obligé de tailler dans les dépenses publiques pour s'en sortir. 

Le vrai courage politique, ce serait d'augmenter les impôts, de faire participer TOUS LES CITOYENS à l'effort national en mettant au pot. Et de se donner de vrais moyens financiers pour financer des services publics efficaces. 

Mais bon, le mec qui propose ça, il est pas encore né. Vous voyez ça d'ici : " Votez pour moi ! Je vous promets d'augmenter vos impôts et vos taxes ! ". 

Juste une remarque : on parle toujours des pays scandinaves comme quoi ce sont les plus avancés socialement. Certes. Ce qu'on oublie de dire, c'est que ce sont effectivement les pays où les prélèvements de l'Etat sont les plus élevés. 

L'équation est donc la suivante : Moins d'impôts = moins de moyens pour l'Etat = moins de services publics. Vous remarquerez au passage qu'on a transféré des charges de l'Etat sur les collectivités territoriales. Qui, pour le coup, ont augmenté proportionnellement leurs prélèvements. Il faut bien trouver le pognon quelque part. 

Je sais : tout ça paraît simpliste et facile. Mais, au bout du compte et des comptes, on a le résultat qu'on a aujourd'hui : l'Etat se désengage et sous-traite au privé. Qui, lui, et on le conçoit, propose ses services, mais moyennant finance. Et on n'en est qu'au début...

On est donc très loin des grands idéaux républicains : solidarité, égalité et ...fraternité. 

Je propose donc qu'on supprime des frontons des bâtiments d'Etat les mots "égalité " et " fraternité ". Qui ne sont plus de mise. Ringards et dépassés. 

Pour garder le seul mot " Liberté". Liberté d'être moins soigné, moins éduqué, moins secouru, bien moins défendu. Liberté du chacun pour soi, sauve qui peut et moi d'abord et ma famille aussi. 

Et ça donnera donc :

 " Liberté. Liberté. Liberté."

Youpie !!!


07 février 2009

Le roi est nu : qui s'en aperçoit ?


Sarkophobe, chuis pas. Juste sarkaustique.

Bon, OK, ce mec, c'est pas tout à fait ma tasse de thé. C'est pas forcément un problème politique, du genre si t'es à gauche, t'es systématiquement contre tout ce que fait la droite, et l'UMP a priori... et encore plus a fortiori.

Mais bon, l'emmerdant, c'est que le gugusse élu par le Peuple français, eh ben, carrément légitimé et légitime, il applique la politique de ce dont quoi il avait causé et dressé les grandes lignes pendant sa campagne médiatico-politique très bien orchestrée alors dans les campagnes zé les villes de France, DOM TOM y compris. De ça, on peut pas lui en tenir grief, vu qu'on en était informés AVANT. Il parlait alors de "rupture ", le candidat pas si candide que ça. ET on est servis, effectivement : ça craque, ça pète et ça rompt. De partout. Rupture à tous les étages.

Donc, retours sur images, entre autres de sa dernière intervention télévisée de jeudi dernier. Et là, j'suis désolé : le mec, je le trouve pas crédible. Je le sens pas, y a rien à faire. De 2 solutions : soit il croit vraiment à tout ce qu'il raconte. Et c'est grave : soit il est très mal conseillé, soit il se prend pour un super génie capable de tout comprendre et de tout orchestrer.

Soit, 2e hypothèse : il voulait le pouvoir depuis longtemps et il l'a enfin. Et il s'amuse et il s'éclate tout en sachant que, là où il est arrivé, ça va être très difficile de le déboulonner. Il doit être un peu grisé par sa puissance, tout de même, vu que, même parmi les journalistes et partout ailleurs, ça manque pas de servilité servile et docile dans ce doux et beau pays qui se dit républicain, démocrate et tout le tralala, mais qui, en, fait, adore l'autorité, les mecs qui en ont, les chefs, les monarques et les autocrates.

Quitte à les déboulonner APRES et même à leur couper les vivres, le pouvoir ... ou le cou, pour le coup.

Peuple si paradoxal, qui va brûler ce qu'il a d'abord adoré.

Après, on peut écrire tous les livres qu'on veut sur le bonhomme. Faire toutes les caricatures possibles et imaginables. Ecrire tous les pamphlets, même les plus virulents.

Nos voisins ritals et transalpins ont eu le même topo avec le Berlusconi. Ils l'ont mis au pouvoir, puis honni, puis remis au pouvoir. On se foutait d'eux à l'époque et, en fait, on n'a pas fait mieux . Da vero. Peut-être pire ? La suite le dira. Vediamo...

La suite, justement.

On va être dans une "belle" merde - " crise " est le mot politiquement correct et passe-partout voire commode employé - vue la conjoncture internationale. Mondiale, paraît-il. C'est ça le NDM - Nouveau Désordre Mondial. Même la Merde - majuscule - est mondialisée. Et les stocks, apparemment, sont importants.

Et notre Sauveur à nous, c'est bien évidemment notre Cher - à tous les sens du terme - Président : désolé, mais on n'a que lui en magasin. On l'a mis là pour ça et va falloir faire avec.

On peut aussi commencer à réfléchir par soi-même. Démarrer un début de commencement d'embryon de réflexion et de résistance. Modestement. Comme on le fait en ce moment. Au ras des pâquerettes. Sur le terrain. Dialoguer, échanger, se concerter. Faire bloc si nécessaire.

On n'est pas au bout de nos manifestes, pétitions et manif : on sait être coriaces, voire indigestes. Quitte à être mangés tout crus comme on va l'être.

Et, sûrement, on va l'être. Ils ont de l'appétit, en face.

Soyons donc indigestes.

06 février 2009

Et le Service Maximum d'Accueil, c'est pour quand ???


Eh ben voilou voilou c'est les vacances et franchement, je les ai pas vu arriver. Faut dire que ça fait que  5 semaines qu'on a repris. Et bing : 15 jours d'arrêt. Même pas fatigués, ni nous ni les élèves. 

Comme quoi, ce calendrier scolaire, c'est vraiment n'importe quoi. Conséquence directe des 2h en moins par semaine. 

Vous allez dire : oulala...un pédago qui se plaint d'avoir trop de vacances, c'est pas courant et c'est louche, forcément. 

Mais bon : qui est-ce qui peut se payer 15 jours voire une petite semaine aux sports d'hiver ? Surtout par les temps qui courent...Tombe la neige ... mais pas les euros !

Et les parents qui bossent,  qu'est-ce qu'ils vont faire de leurs gamins pendant tout ce temps ? Et les gosses désoeuvrés, sans école, à quoi vont-ils bien pouvoir s'occuper ? 

Paradoxe : d'un côté, on fait tout un barouf avec le Service Minimum d'Accueil pour un petit jour de grève comme quoi les pauv' salariés savent pas quoi faire de leurs mioches ce jour-là. Et, de l'autre, on te leur les colle 15 jours à la maison sans aucun service minimum ou maximum. Gardez vos lardons chez vous et démerdez vous. 

Et moi dans tout ça ? Mettre à profit ces 15 jours " tombés du ciel " pour faire le point sur le mouvement qui s'est enclenché... depuis octobre. D'ici à ce qu'on n'ait pas des sanctions au retour des vacances comme quoi nous les dirlos pas bien on n'a pas renvoyé par informatique les résultats codés de cette évaluation débile des CM2. 

Je me fais guère d'illusion : ils sont capables de tout et surtout du pire, en haut , à l'IA et au-dessus. Et nous, de quoi sera-t-on alors capables ? 

Dans tous les cas, il va y avoir du rififi et ça promet d'être...chaud ?

Why not ????


I have'nt a dream : yes we can't !!!


Je n'ai absolument pas été déçu par l'intervention télévisée de notre cher si brillamment élu président Nicolas. 

J'y ai en effet appris que le chocolat noir était taxé à 5,5 % et le chocolat blanc, lui, à 19,60 %. 
Dit comme ça, de la bouche même du Président,  ce fut un grand, un immense , un merveilleux moment de Télévision et de Démocratie. 

Dans le décorum grandiloquent et  carrément suranné des ors de l'Elysée, sous les lustres à pendeloques et avec les tentures empesées en toile de fond, ce fut un moment presque irréel, hors du temps. 

Rien en fait ne semblait vraiment réel : des journalistes parfois souriants, s'excusant presque de poser des questions qui risquaient de déranger Son Eminence dans son "exercice si difficile du pouvoir" - c'est Son Eminence Elle-Même qui l'affirme quasi douloureusement...

Ni les réponses floues et forcément décalées face à une " crise sans précédent depuis un siècle " et à laquelle il a été répondu par des mesurettes pas du tout à la hauteur des défis à venir et des souffrances prévisibles et pour certaines hélas déjà cruellement là. 

Ni les promesses vagues d'un dialogue avec les partenaires sociaux tout en affirmant péremptoirement que les réformes en cours ne bougeraient pas d'un iota et  qu'il fallait réduire drastiquement les dépenses publiques. Suivez mon regard....

Pas un mot ou une parole pour son Premier Ministre - rappelez-moi son nom au fait - ou pour ses dévoués et encore fidèles Ministres-Sbires. Cet homme héroïque est bien tout seul face à l'hydre de la crise. Hercule, à côté, était un minus de manga, un Pokémon de rien du tout. 

Donc, résumons : son Eminence ne lâche rien, promet tout et son contraire. 

Sortons du rêve et entrons dans les pensées intimes de Son Eminence :

 " I have not a dream. Yes, we can't. Putain, je pensais pas que c'était si dur que ça, ce boulot. Si j'aurais su...et, pour le coup, c'est même pas sûr que je repique au truc en 2012 vu comme c'est barré...Mais bon,  j'étais prévenu par le grand Jacques..mais quand même... 
Vive la France, qu'est bien dans la merde je vous dis pas jusqu'où. Et vive l'arrêt public... de toutes les conneries mais je sais pas quand. C'est plus fort que moi. 

Bises à Carla, bien sûr et toujours ( zauriez pas une idée de cadeau pour la Saint-Valentin ? Je sais pas quoi acheter : elle a tout. 

Refaites jouer la Nicolaise...merde ! la Marseillaise. J'y arriverai jamais. Putain, c'est dur, ce boulot!"

01 février 2009

REDEVENONS SERIEUX


Ok! on peut délirer un peu avec ce cher Sarko : c'est facile, ça mange pas de pain et on trouvera toujours des Sarkophobes invétérés à l'oreille complaisante. Fastoche. 

Mais - car il y a un  mais, toujours, dans les histoires, vous aurez remarqué - il est pas tout seul tout seul ce cher président élu brillamment - faut-il le rappeler ici - et avec enthousiasme avec un gros score...même qu'il a fait mieux que le François à la rose de l'époque qui était pas un rigolo en termes de com et de manipulation de l'opinion publique vue la vie privée et les anciens amis qu'il avait. Mais bon... paix à son âme et à sa descendance multiple et extra-conjugale. 

Il est pas tout seul et il compte plein de zélés collaborateurs qui mettent hardiment en oeuvre toutes les réformes annoncées. Car, eh oui mes belets, elles ont effectivement été annoncées, prévues, programmées ces foutues réformes qui nous tombent sur le coin de la gueule et dont on constate les dégâts hic et nunc. Et que c'est pas fini vu qu'on a en a pris jusqu'en 2012 au moment-même où qu'on - enfin pas tous mais bon - a glissé le bulletin dans l'urne - par deux fois dois-je vous le rappeler et retourner le couteau dans la plaie, plaie qui semble bien douloureuse depuis quelque temps. 

Le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite, c'est pas qu'une belle formule du credo libéral : ça peut qu'avoir des répercussions tangibles et visibles sur les budgets, sur le nombre de postes, etc...       

Et les 350 000 fonctionnaires en moins, vous croyiez qu'on allait les supprimer que dans l'armée, aux impôts ou dans les douanes. " Feuille de route " que ça s'appelle même. Ce qui veut dire que chaque ministère reçoit les économies qu'il a à faire et par conséquence le nombre de postes qu'il va devoir sucrer dans son budget. Le régime amincissant, personne n'y échappera. On peut appeler ça RGPP ou VFVSC  ( Révision Générale des Politiques Publiques ou Va Falloir Vous Serrer La Ceinture ) , le résultat est là : des moyens humains et budgétaires en moins dans tous les services publics. 

Dans la Loire, on vient juste de recevoir la dernière "postectomie" : des postes de CRI, de soutien, de RASED, G et tutti quanti biffés, supprimés, rayés de la carte...scolaire. Y en a pour tout le monde, y a pas de raison. 

Et ça, c'est du concret. Là, on est dans le dur, avec des répercussions visibles sur le terrain. Rien à voir avec une soi-disant angoisse des Français devant la crise ou l'avenir incertain ou autres fadaises destinées à endormir le malade. Ou l'opinion. 

Quant à savoir si le malade va encore dormir longtemps... Le réveil semble avoir commencé en cette fin-janvier. Au coeur de l'hiver. Tout un symbole. 

Terminons donc par une note poétique : " La grand soir commença sur la pointe des pieds dans un petit matin frileux." 


31 janvier 2009

Ce bon docteur Sarkopsy


Alors comme ça, tous ces gens qui ont arpenté boulevards et avenues seraient juste des angoissés de la crise présente et à venir ! 

Merci président Sarkopsy pour votre analyse si pertinente et tellement compatissante. 

Je vous fiche mon billet que son discours prévu et télévisuel de cette semaine - car il y en aura bien un histoire de maîtriser et minimiser l'incendie qui a commencé de brûler - son discours donc sera de la teneur suivante : 

" J'ai entendu et je comprends l'angoisse de mes compatriotes face à la crise qui se profile - ah la vilaine saloperie que cette Groooosse criiiise Moooondiaaaaale et planéééétaiiiiireeeee. Mais zinquiétez vous pas : captain Sarko is here !!! With my Carla and my Rolex, I 'll help and save the boat France !!!  Oh Yeaaah !  

Sure : I am the white french Obama. Oh que je bats ma coulpe et que je vous l'avoue à bas mots et haute voix ici bas, moi l'Obama de Neuilly et de Paris ! 

On va continuer tous ensemble tous ensemble ouais ces putains de réforme que ce pays la France il en a vraiment besoin et que c'est pour ça si je me gourre pas qu'une grande partie des Français m'ont élu moi l'Elu parmi tous que j'ai éliminé TOUS les fucking bastards d'autres prétendants qui prétendaient me niquer ! Eh cassez vous pauv'cons que je leur ai dit ! C'est clear...stream , ok ????

Avec moi tout-puissant et ma Carla on va vous le sauver ce Pays : on va prêter le vôtre de pognon vu que j'en ai plus pour le prêter aux banquiers qui avaient tout bouffé je sais pas comment ils se sont démerdés ces cons-là pour nous foutre dans une merde pareille mais bon ils sont sympas because je leur ai causé de vous et de vos malheurs et de cette crise qu'ils ont provoquée les putains d'enfoirés  et tout ça et qu'ils regrettent et qu'ils le referont plus promis juré jusqu'à la prochaine fois je leur ai fait prêt prêter serment à un taux préférentiel à ces enculés le serment d'oeuvrer pour le bien commun et la Démocratie. Oh yeaaah, my god et le gode de chez Dior de Carla ah sacrée coquine quand chuis pas là...

Adonque on va faire le max et bien sûr on va continuer : on va rien changer rien du tout vous zinquiétez pas. C'est juste un mauvais moment à passer. Après la tempête de 2009 que je vous dis pas comment qu'elle va vous secouer celle-là qu'à côté celle des Landes c'était une gentille brise de mer... 

Après la tempête,je vous promets promis juré, viendra le beau temps et les petits zoiseaux chanteront za nouveau. Et alors, vous me remercierez et MOI, the king of the Democracy, magnanime et bienveillant, là sous mon chêne et ma Carla à mes pieds et sous son regard éperdu et énamouré, moi, le Tsar Khozy, je vous pardonnerai tous vos écarts de langage, tous vos doutes. Et je vous dirai, l'oeil humide : vous voyez bien que j'avais raison, une fois de plus, seul contre tous. SEUL CONTRE TOUS. I were the best !!!

En vérité, je vous le dis, c'est ainsi que ça se passera. Car votre avenir passe par moi, et par moi puis ensuite par moi. Pour les siècles des siècles. Alleluia! 

Vive la France. Vive la République. Et surtout : vive moi. God bless all the french citizens et putain fais gaffe te blesse pas avec ce gode, my Carla.  And god bless aussi the kingdom of France tant qu'on y est !!!!

Et Musique ! Faites jouer la Nicolaise ( ex Marseillaise ). 

PS : I kiss Carla. 

Ancien con battant...le pavé.


Ben oui, que voulez-vous : j'ai commencé à battre le pavé - il y en avait encore, même à Sainté - en mai 1968. 

15 ans et toutes mes dents j'avais alors. Et c'était l'usine de mon père, les Bennes Marrel, qui était occupée alors. Je me souviens de cette odeur particulière d'huile que dégageaient les machines-outils assoupies. Ainsi que des tournois de ping-pong dans les allées des ateliers. Et de ma première vraie émotion artistique : une troupe de théâtre était venue jouer pour les ouvriers " Le mal court " d'Audiberti. Et ça m'avait fait frissonner, véritablement, cette magie des répliques et des mots. 

Et puis, j'ai continué, imperturbablement, année après année. Je n'ai pas fait TOUTES les manifs. Faut pas exagérer. Mais je m'en suis tapé un paquet. Si j'avais eu une médaille par manif, je devrais ressembler à un ex-militaire de l'ex-Union Soviétique !!!

Quelques unes de ces manifs ont marqué les esprits et fait virer quelques ministres si arrogants et si sûrs de leur fait, droits dans leurs bottes ou dans leur imbécile conviction que eux seuls pouvaient avoir raison contre tous les autres. On ne les regrettera pas. 

Mais, sur le fond, véritablement, rien n'a vraiment changé : le peuple élit un capitaine, lui donne sa confiance et un mandat électif. Avec une confortable majorité, tant qu'à faire. Et on croit mordicus que, à grand coups de réformes radicales, tout va fonctionner nickel. 

Et puis patatras !  Le beau, le grand, le mirifique, le merveilleux soufflé se dégonfle, rapetisse et menace même de se casser franchement la gueule. 

Et on ressort, pour se justifier, le minable discours éculé : comme quoi les Français sont si versatiles, qu'ils sont tellement corporatistes et attachés à leurs privilèges, qu'ils appellent les réformes et qu'après ils n'en veulent plus. Et gnangnangnan.

Et, bien sûr, les pires, c'est les fonctionnaires. Et les pires des pires, les pédagos. Têtes de veaux. Têtes de turcs. Têtes de noeud. 

Pas de bol, je fais partie de la dernière catégorie. Nobody is perfect. Surtout pas moi, n'est-ce pas. Glissons...

Mais bon, voilà : le mouvement est lancé, et bien lancé, et de fort belle manière, j'ai trouvé - j'y étais comme des milliers, des milliers d'autres. 

Et, que voulez-vous, j'ai tout bien aimé, même les slogan les plus débiles : j'aime quand ça brasse, quand ça râle, quand ça interpelle, quand ça insolence même. C'est ça, aussi, la France et ces incorrigibles Français.  

La parole était au Peuple, donc. Il ne l'a pas si souvent dans les médias actuels. Quelques uns ont décrété lee monopole de la parole juste et bonne. Et il se gêne pas, le Peuple. En haut, non plus, ils se gênent pas non plus. Et pas toujours à mots châtiés ou couverts. Suivez mon regard. 

Et on sent bien qu'on est au tout début de quelque chose qui reste d'être... décisif ???

En 2209, on fait du neuf. Chiche ???






De la rage dans l'ère


Rage et colère dans les artères. 

Des artères qui ont vu défiler à gros bouillons tous les citoyens-nes secoué-es, chahuté-es, angoissé-es, licencié-es, excédé-es, mobilisé-es, énervé-es, voire même outré-es. 

Et ça fait du monde. 

En ce 29 janvier, le coeur de la France a battu au rythme de millions de pieds. 

Peu importe qu'ils soient plus de 1 ou de 2 millions. Ils étaient bien là. Je les ai vus défiler, en rangs serrés, sous l'oeil impavide de mon appareil photos. Toutes et tous assez beaux, je dois le dire, sous un froid soleil et dans leur détermination, leur rancoeur, leur colère ou leur rage. 

Et ça peut être beau, même émouvant, un peuple qui défile ainsi. Pour une nouvelle année, ce furent des voeux assez particuliers à celui et à ceux, tout en haut, qui président aux destinées ce grand petit pays qu'est la France. 

Petit quand il expulse. Quand il exclut. Quand il paupérise. Quand il licencie.Quand il privatise.

Grand quand il accueille. Quand il instruit. Quand il intègre. Quand il démocratise comme il a su si bien le faire par le passé. 

Un passé maintenant derrière lui. 

Comment s'étonner alors, comme certains le font sans vergogne, de toute cette angoisse et de cette colère qui montent ? Et qui vont s'amplifier, l'une alimentant l'autre. 

Comment tout ça va finir ? - comme dirait l'autre.

On peut juste faire remarquer que c'est pas nous qui avons commencé. Et qu'on avait prévenu...




14 janvier 2009

NON NON et NON. Nom de nom !!!


Si on ne savait pas qu'on nous prenait pour des cons, si certains avaient encore des doutes, maintenant on est fixés. Voici.
Ce matin donc, notre IEN favori a rassemblé en toute hâte tous les directeurs de son secteur pour les informer illico des conditions de passation des évaluations de CM2 qui se dérouleront... du 19 au 23 janvier 2009. Poil aux cornichons !

Si si vous avez bien lu : on  nous balance les livrets et les consignes moins d'une semaine avant la date fatidique de la mise en musique. Poil à la bique !

 Et notre cher IEN de nous expliquer fort benoîtement - il s'appelle pourtant..Jean -Noël ( ça ne s'invente pas !!!...) que bon bien sûr il y a certaines notions qui n'ont pas encore été abordées à ce  moment de l'année et qu'il faudra bien expliquer aux zélèves et zaux parents que s'ils ratent c'est pas bien grave. Et tout ça le plus sérieusement du monde. 

On nous prend donc vraiment pour des cons. Et, dans la foulée, les élèves et leurs parents. Poil aux harengs. 

Car, qui peut SERIEUSEMENT nous expliquer l'intérêt d'une évaluation, quelle qu'elle soit, à la mi-janvier et, pour les CM2 donc, à 5 mois de leur sortie définitive de l'école primaire ???

Si on constate alors des lacunes chez certains élèves - au cas où on ne s'en serait pas aperçu avant !!! - qu'est-ce qu'on peut véritablement proposer à ce moment de l'année et de la scolarité des " malheureux " élèves en question ???????????????????????????????

On voudrait déstabiliser les enseignants de ces élèves - mais qu'ont-ils fait jusqu'à ce jour ? - et angoisser les gamins et les parents de ces rejetons qu'on ne s'y prendrait pas autrement. 

Alors, me direz-vous, l'intérêt d'une telle précipitation et le but d'une pareille évaluation fort inopinée et à ce point précipitée ?  

Déconsidérer encore un peu plus l'école ? Possible. Mettre les écoles en comparaison et en concurrence ? Envisageable.  Justifier la mis en place de stages de remise à niveau hors temps scolaire ? Probable. 

Donc, une seule solution s'offrait à nous, directeurs responsables : dire non à cette étrange et fort désagréable mascarade. Et le faire savoir. Ce que nous avons fait. 

Nous refusons donc de mettre en place ces évaluations-bidon. 

On ne joue pas ainsi et impunément avec les nerfs des pédagos, déjà bien éprouvés. Encore moins avec la sensibilité des élèves qui nous sont confiés. Et surtout pas avec l'idée que les parents se font de l'école et de ce que y font leurs enfants. 

L'école, à notre sens, et à mon sens, c'est quelque chose d'un peu plus sérieux que ça. Pour ma modeste part, ça fait un peu plus de 35 années que j'y contribue. Pas question pour moi de faire et de dire n'importe quoi. Ce qu'on nous demande de faire. 

Et que je refuse de faire. Parce que j'ai, parce que NOUS avons une autre idée de ce métier, de notre métier. Qui n'est pas qu'un moyen commode de gagner sa vie ou d'avoir des vacances. 

Les valeurs que nous défendons ne sont pas encore cotées en bourse ( heureusement, d'ailleurs, par les temps qui courent ! )  !! Mais elles ont encore la cote à nos yeux. Et, nous l'espérons, aux yeux d'un certain  nombre de nos concitoyens.