14 janvier 2009

NON NON et NON. Nom de nom !!!


Si on ne savait pas qu'on nous prenait pour des cons, si certains avaient encore des doutes, maintenant on est fixés. Voici.
Ce matin donc, notre IEN favori a rassemblé en toute hâte tous les directeurs de son secteur pour les informer illico des conditions de passation des évaluations de CM2 qui se dérouleront... du 19 au 23 janvier 2009. Poil aux cornichons !

Si si vous avez bien lu : on  nous balance les livrets et les consignes moins d'une semaine avant la date fatidique de la mise en musique. Poil à la bique !

 Et notre cher IEN de nous expliquer fort benoîtement - il s'appelle pourtant..Jean -Noël ( ça ne s'invente pas !!!...) que bon bien sûr il y a certaines notions qui n'ont pas encore été abordées à ce  moment de l'année et qu'il faudra bien expliquer aux zélèves et zaux parents que s'ils ratent c'est pas bien grave. Et tout ça le plus sérieusement du monde. 

On nous prend donc vraiment pour des cons. Et, dans la foulée, les élèves et leurs parents. Poil aux harengs. 

Car, qui peut SERIEUSEMENT nous expliquer l'intérêt d'une évaluation, quelle qu'elle soit, à la mi-janvier et, pour les CM2 donc, à 5 mois de leur sortie définitive de l'école primaire ???

Si on constate alors des lacunes chez certains élèves - au cas où on ne s'en serait pas aperçu avant !!! - qu'est-ce qu'on peut véritablement proposer à ce moment de l'année et de la scolarité des " malheureux " élèves en question ???????????????????????????????

On voudrait déstabiliser les enseignants de ces élèves - mais qu'ont-ils fait jusqu'à ce jour ? - et angoisser les gamins et les parents de ces rejetons qu'on ne s'y prendrait pas autrement. 

Alors, me direz-vous, l'intérêt d'une telle précipitation et le but d'une pareille évaluation fort inopinée et à ce point précipitée ?  

Déconsidérer encore un peu plus l'école ? Possible. Mettre les écoles en comparaison et en concurrence ? Envisageable.  Justifier la mis en place de stages de remise à niveau hors temps scolaire ? Probable. 

Donc, une seule solution s'offrait à nous, directeurs responsables : dire non à cette étrange et fort désagréable mascarade. Et le faire savoir. Ce que nous avons fait. 

Nous refusons donc de mettre en place ces évaluations-bidon. 

On ne joue pas ainsi et impunément avec les nerfs des pédagos, déjà bien éprouvés. Encore moins avec la sensibilité des élèves qui nous sont confiés. Et surtout pas avec l'idée que les parents se font de l'école et de ce que y font leurs enfants. 

L'école, à notre sens, et à mon sens, c'est quelque chose d'un peu plus sérieux que ça. Pour ma modeste part, ça fait un peu plus de 35 années que j'y contribue. Pas question pour moi de faire et de dire n'importe quoi. Ce qu'on nous demande de faire. 

Et que je refuse de faire. Parce que j'ai, parce que NOUS avons une autre idée de ce métier, de notre métier. Qui n'est pas qu'un moyen commode de gagner sa vie ou d'avoir des vacances. 

Les valeurs que nous défendons ne sont pas encore cotées en bourse ( heureusement, d'ailleurs, par les temps qui courent ! )  !! Mais elles ont encore la cote à nos yeux. Et, nous l'espérons, aux yeux d'un certain  nombre de nos concitoyens. 


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