11 mars 2009

Carte scolère 2009


Effectivement, comme l'écrit si joliment mon syndicat, le SNUipp, c'est bien d'une carte" scolère" dont il s'agit. 

Devant laquelle on voit rouge : si on s'amuse en effet à colorier, comme je l'ai fait, les départements qui vont avoir des suppressions de postes à la rentrée 2009, la carte de France se retrouve aux 3/4 barbouillée de rouge. Donc... gros bobo. Et pas de pansement en vue, apparemment. 

J'ai donc décidé de participer à l'effort l'effort national d'économie drastique dont ce gouvernement a fait son cheval de bataille. Comme le veut la formule consacrée, je demande à bénéficier d'une pension de retraite. Ce qui libérera un poste. Bel effort...

De fait, j'aurais dû normalement cesser toute activité professionnelle en juin 2008. Ayant enseigné dès mes 20 printemps - chargé d'école aux confins des monts du Forez au-dessus de Noirétable dans un village de 82 habitants et avec une classe " unique " de 5 élèves ! - j'ai donc fait le plus beau métier du monde pendant 36 années non stop. 

Dois-je rappeler ici que lorsque je signai mon contrat d'engagement avec l'Etat, celui-ci m'assurait alors en contrepartie que je serai libre de toute obligation...en 2008 ? 
Mais, entre-temps, et en 2003 comme chacun sait, l'arbitre a changé les règles du jeu en cours de match, malgré nos vives et fondées contestations. Et, en guise de carton jaune, m'a collé illico des prolongations de 10 trimestres.

 Une paille, me direz-vous. C'est vrai que j'ai bien aimé ce boulot. Et que, c'est bien connu, quand on aime...on ne compte pas ! J'avais donc décidé de rempiler et de me taper lesites prolongations qui me menaient jusqu'à l'horizon 2011. Histoire d'éviter l'inévitable décote qui me pénalisait pour " départ anticipé" - la bonne blague. 

Las ! Je viens de jeter l'éponge avec l'eau du bain. L'eau du bain est de plus en plus trouble et troublée. Vous avez remarqué, n'est-ce pas ? Et l'éponge grossit chaque jour davantage, pleine qu'elle est à éponger les avatars et inconvénients en tous genres qu'on veut bien nous faire en haut lieu. Et que je t'éponge chaque jour un  peu plus. A croire que là-haut, au Sinistère de l'Education de moins en moins nationale sauf pour les mesures à la kon, ils doivent avoir une cellule spéciale emmerdes. Des types bien payés qui doivent se réunir chaque matin, une espèce de Think Tank à la Kennedy mais plutôt du genre losers, et qui doivent avoir pour consigne : 
" Qu'est-ce qu'on pourrait bien inventer pour compliquer la vie des pédagos mais pour faire croire en même temps à l'opinion publique qu'on s'occupe vraiment tout bien de l'Ecole et de l'avenir des petits nenfants ? " 

Résultat des courses : mon éponge à moi est donc bien pleine, saturée même, dégoulinante et surtout très très lourde. Elle n'éponge donc plus rien. Et je n'ai plus l'envie ni la force de l'essorer chaque matin. Comme je l'ai fait jusqu'ici, comme un vaillant petit soldat, comme des centaines de milliers d'autres de mes confrères, pour repartir vaillamment à l'assaut de l'échec et de l'ignorance qui menacent nos villes et nos campagnes. 

Je cesse donc là. Et l'essorage. Et tout le reste. Décoté, certes, mais encore assez sain de corps. Et d'esprit, je l'espère. Fin du travailler plus pour gagner plus quelques zeuros bien chèrement payés sur ma santé et mon équilibre mental. 

End of game. Tilt ! Je ne vais plus travailler du tout du tout. Pour vivre mieux. Différemment, dans tous les cas. 

Youpie ! Vous avez dit : youpie ? 

Aucun commentaire: