15 mars 2011

Comment a pu-t-on en arriver là ?


... pour reprendre une formule entendue dans la bouche même d'un chroniqueur ... sur Europe 1. Radio qu'il m'arrive d'écouter le matin seulement parce qu'après 9h ... je passe à autre chose. Et aussi parce qu'ensuite le niveau baisse très nettement. Z'inquiétez vous pas sur mon état mental : je me branche aussi sur France Inter ou France Info ; sans dédaigner, à mes heures perdues - quand j'en ai - France Musique voire France Culture. Juste pour me rappeler que j'ai un cerveau et que la télé, ça va un moment, mais bon : y a moyen de se mettre des choses plus consistantes sous la dent et dans les neurones.

Bref : comment a pu-t-on ... au Japon, en Libye, en Côte-d'Ivoire et ailleurs ?

Dans l'empire du soleil levant et de la très haute technologie, comment chacun sait, tout d'abord.

Remarquer, ce qui est une évidence qu'on a tendance à oublier, que la Nature avec un grand N sera toujours complètement imprévisible et totalement bouleversifiante. Que ce soit avec Xinthia sur le littoral breton en 2010 ou avec un séisme énorme+ tsunami subséquent sur la côte nord-est de l'archipel nippon ce 11 mars 2011 ( voir sur www.tuxboard.com/seisme-au-japon-tsunami-11-mars-2011).

Donc, que le fameux risque zéro n'existe pas. L'homme fait des projets, souvent très sophistiqués, avec des outils qu'ils croient infaillibles - comme des super ordinateurs qui vous bidouillent pendant des mois des super simulations avec des probabilités à x inconnues.

Il est alors content et fier de lui, l'homme. Presque orgueilleux. Vaniteux, même : il a dompté l'atome at home et la nature, pour sûr. Rien ne lui résiste, à l'homo sapiens sapiens.

On connaît la suite. On a vu les images, terribles, effroyables. Et ce n'est sans doute qu'un des chapitres d'une longue série.

Pour la Libye en ce moment, l'Egypte ou la Tunisie il y a peu, on reste là encore dans les apparences et le discours lénifiant. Vous avez sans doute remarqué : les gouvernants de ces pays sont devenus d'horribles et infréquentables dictateurs dès qu'ils ont été éjectés par leurs propres peuples. Avant... avant, on commerçait gentiment avec eux. Il nous est même arrivé de recevoir, encore tout récemment, son altesse Muhammar en grande pompe avec sa grande tente plantée en plein coeur de Paris, avec toute sa tribu. Le même qui, au moment où je vous parle, massacre ses propres sujets à coups de bombardiers et roquettes, vendus par des occidentaux soudainement choqués. Avant, c'était du commerce et du libre échange : du pétrole contre des armes. Rien que de très ordinaire, après tout.

La question se repose donc, lancinante, toujours là : comment a pu-t-on en arriver là ? Où c'est-y que ça a commencé à bugguer ( bugger ? )

On voudrait, si on pouvait, reformater le disque dur ? Ou réécrire tout le logiciel de l'humanité ? Mais on peut pas. Comme à chaque nouvelle catastrophe ou révolution, on constate les dégâts, impuissants et horrifiés. Et on compte les morts. Par milliers. Par centaines de milliers.

C'est un peu comme le dentifrice : va le remettre dans le tube une fois qu'il est tout sorti !

Alors, on est là, comme des cons, à regarder ces images terriblement réelles et qu'on voudrait croire de fiction, à la fois révoltés, angoissés, tout retournés en dedans. Tout chamboulés comme par un énorme tsunami intérieur d'émotions. Avec à la fois l'envie de pleurer, de compatir, de crier, de hurler même. Et ce désir de comprendre. De se dire qu'on aurait pu, qui sait, éviter tout ça. L'homme sait être si intelligent, souvent. Et aussi tellement humain, parfois, avec les autres humains. Enfin... quand il se souvient que ce sont ses frères et que nous sommes tous de la même grande tribu des hommes.

Ben oui, tu as raison, l'ami Grégoire : on a tous le même soleil. Mais trop, beaucoup trop, restent dans l'ombre.

Beaucoup beaucoup trop.


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