19 mars 2011

Pause barabans



Ce matin, je suis allé aux barabans...aux pissenlits, quoi !

Besoin de me nettoyer l'esprit, après cette semaine à l'actualité terrible et angoissante. Avec une activité simple au possible, et en pleine nature. Ah ! la nature. Les prés déjà bien verts de la colline du Guizay, les trilles des petits oiseaux - tiiiiiii ouiiiit. Et l'autoroute, tout en bas, mais assz loin tout de même, une sorte de doux ronflement, comme pour dire qu'ici en France, la vie continuait, comme si de rien n'était.

Repassaient, inévitablement, dans ma p'tite tête de cueilleur insouciant - glisser doucement la lame du couteau sous la racine du pissenlit puis couper, tchac, d'un petit coup sec du poignet - repassaient donc en boucle les sombres images de la semaine écoulée. Comparativement, je trouvais mon existence bien plus aisée et bien plus confortable que ces millions de Japonais sinistrés, dans le froid ou sous la menace des radiations, ou que ces autres millions de Libyens bombardés par la folie meurtrière de cet insensé, grotesque et incontrôlable " guide du peuple", que nous trouvions encore fréquentable il y a peu...

Je pensais vraiment à tous ces gens. Je me sentais désemparé, impuissant et inquiet, comme devant toute détresse humaine qui se passe à des milliers de km de soi. Et, à la fois, paisible, dans ce champ si vert, et en sécurité, en cet instant même. Sentiments contradictoires. Tout ça sous mon crâne, bien sûr.

Rassuré, un peu, tout de même, de savoir que la décision internationale d'arrêter le tyran sanguinaire avait été prise. Enfin ! Pas trop tôt, même si un peu tard. Mais mieux vaut etc....
Grâce, entre autres, il faut le dire, à l'initiative et à l'obstination de notre président de la République française.

Sachons au moins lui reconnaître cette action et ce mérite-là. Pour une fois, au vu des événements récents, il aura été à la hauteur de la situation... et de la France. Il était temps !
Même si l'Europe politique a totalement failli dans cette Histoire avec un grand H ; qu'elle n'aura pas écrite, une fois de plus. On commence à s'y habituer, hélas. Il y avait pourtant là un devoir urgentissime d'ingérence humanitaire et militaire.

Quant au Japon, malheureusement, quoi qu'en disent les autorités nippones, l'irréparable est encore possible. La menace nucléaire d'irradiation et de contamination à grande échelle n'a toujours pas été écartée, malgré les efforts désespérés, à la limite dérisoires, et le sacrifice héroïque des techniciens sur place.

Si la situation redevient enfin " sous contrôle", selon l'expression consacrée, alors nous devrons en tirer les leçons. Au Japon, comme partout ailleurs dans le monde. Car il est une évidence à dire : avec une installation nucléaire, quel quel soit le niveau de sécurité annoncé, les conséquences d'un accident dépassent largement les frontières physiques d'un pays. La planète tout entière est concernée. On l'a bien vu pour la catastrophe de Tchernobyl dont ce sera bientôt "l'anniversaire" - terrible commémoration, il y a tout juste 25 ans. Troublante et effroyable coïncidence.

Pour l'heure, nous ne pouvons tous qu'attendre et espérer. Et compatir avec le peuple japonais. Et si possible les aider, dans la mesure de nos moyens. Car ce qui se passe là-bas, de l'autre côté de la planète, nous touche et nous concerne bien tous.

Après... le moment des débats et peut-être des remises en question, viendra. En son temps. Nous ne pourrons en faire l'économie. Sous peine d'avoir, un jour fatal, à rendre des comptes à nos enfants et aux générations futures, à qui nous aurons, dans notre orgueil démésuré et à cause de nos sûres certitudes scientifiques et économiques, légué ce si encombrant et redoutable "cadeau" qu'est l'énergie nucléaire.

Nous le devrons. D'abord pour nous-mêmes. Ensuite pour tous nos voisins européens. Enfin, pour l'avenir de l'humanité.


Photo 1 Un avion Rafale - français - va survoler Benghazi, en Libye. Une image de guerre qui, curieusement, est porteuse d'espoir.

Photo 2 Dans la centrale de Fukushima Daïch, les réacteurs fument toujours alors que des techniciens s'emploient désespérément à les refroidir. Attente. Angoisse. Terrible menace.

Aucun commentaire: