25 mars 2011

Le Front haut


Depuis le temps que ça devait arriver.

Le Front qui fait un carton un peu partout dans l'hexagone. Et plus particulièrement dans les zones défavorisées. Avec des candidats parfois surprenants voire très décalés : ici une jeunette d'à peine 21 ans et là un ancien de... 93 ans. Des " candidats " assez candides, sans programme, qui n'ont même pas eu à faire campagne. Avoir le logo " Font National" leur a suffi pour devancer largement les candidats des partis bien installés et qui avaient jusqu'ici opinion sur rue.

Secousse sismique assurée. Et pas qu'anecdotique. Avec, probablement dans pas mal de cantons, une grosse "vague bleue Marine" au second tour.

A droite, ça se déchire et ça controverse, jusqu'au plus haut niveau de l'Etat, dans un drôle d'état. Cacophonie et petites phrases à double sens pour les consignes aux électeurs - comme s'ils n'étaient pas assez grands pour décider par eux-mêmes, les citoyens votants.

A gauche, ça se scandalise et ça diabolise à tout va : ça ressort les mêmes et sempiternels anathèmes. Rien de changé là non plus.

Mais ils auront beau faire , ou ne pas faire, le mal est fait. Depuis le temps. Tous les politiques et tous les partis établis se sont détachés depuis bien longtemps du pays réel. D'une sous-France en souffrance qui va de plus en plus mal, ballottée et malmenée par les crises financières et agitée par des conflits sociaux qui n'ont débouché sur rien ... si ce n'est encore plus d'impuissance et donc de désespérance.

Une France qui voit les écarts se creuser entre ceux qui ont beaucoup et ceux qui n'ont pas grand chose. Une élection présidentielle en 2007 d'où est sorti, presque plébiscité, un petit Napoléon parti illico en bataille pour le pouvoir d'achat et tout le reste ; et qui, croix de bois croix de faire, allait TOUT réformer, TOUT changer. Haro sur l'immobilisme de son prédécesseur. On allait voir... ce qu'on allait voir.

On a vu. Le seul parti qui a vraiment gagné des voix a été celui des déçus. Augmenté de celui des laissés pour compte. A jouté à celui des écoeurés par les affaires politico-fiancières. Plus celui des travailleurs désormais pauvres, des floués de tout bord, des habitués, de plus en plus nombreux, des restos du coeur.

Et ça fait du monde, tout ça. Des millions de sans voix, qui n'ont plus la parole et qui la retrouvent tout à coup. Et la donnent, pour le coup, à un parti... bien revenu, sûrement populiste et bien sûr de lui. Et qui a su attendre son moment. Ce n'était pas bien difficile : attendre que le fruit soit mûr, presque pourri à se détacher tout seul.

Le Front, donc, et qui, comme tout parti populiste, a des solutions simples pour des problèmes très complexes. Ce genre de truc, ça marche toujours et en tous temps. Et ça parle aux gens simples, surtout quand ils sont dans des galères pas possibles. Comme c'est le cas. Les UMP - les Ultras Mal Partis avec leur président qui brasse du vent - ont vite pigé la manoeuvre et embrayent aussi sec dans la foulée. Quitte à se faire des frayeurs, autant aller avec le diable lui-même. Foutus pour foutus.

Donc, on y est bien, dans la machine infernale, celle qui avance KLIK KLIK cliquet par cliquet ... et qui ne peut revenir en arrière ou même s'arrêter. Le processus est enclenché... jusqu'en mai 2012.

Et mézigue dan tout ça ? Tirez pas peine, mes belous. Je vais retourner aux barabans. Avec des harengs à l'huile et deux oeufs durs, c'est simple... et tout simplement délicieux.

On ne peut plus compter que sur le printemps. Déjà pas si mal.

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