28 mars 2011

Printemps japonais


Bien là, le printemps deux mille onze. Rien à avoir avec son glacial prédécesseur de deux mille dix. Prés redevenus, comme par magie, vert émeraude. Pissenlits et pâquerettes. Feux d'artifices jaunes, blancs et roses des forsythias, prunus et cerisiers.

Là-bas, au Japon, c'est aussi le printemps et le temps des cerisiers en fleurs.

Vous avez remarqué ? Avant, quand on évoquait le Japon, nous venaient des images de raffinement extrême, de vie calme et zen sur fond de Fuji- Yama, avec l'inévitable branche de cerisier au premier plan ( voir photo ).

C 'était avant. Avant le méga-séisme qui a ébranlé toutes les certitudes. Avant le Tsunami-Godzilla surgi du plus profond des profondeurs marines. Avant le syndrome nucléaire à épisodes multiples de Fukushima. Pire que le plus mauvais des films catastrophe. Scénario invraisemblable, totalement improbable...et qui s'est pourtant réalisé.

Depuis, dès qu'on prononce le mot " Japon", c'est avec effroi, pitié, commisération. Frissons, dans tous les cas. Bien loin, très loin de la nippone zénitude.

Entre le printemps arabe et le printemps japonais, on est ballottés entre des sentiments inverses et contradictoires. Terrible oxymore. Ironie du réel et de la marche du monde.

Quel est l'imbécile - encore un intellectuel ET expert de surcroît - qui a pu énoncer il y a peu cette énorme connerie, à savoir que l'Histoire avec un grand H lui semblait bien finie !!!

Il y a eu Hiroshima. Il y aura Fukushima. Coïncidence troublante : les deux, à les énoncer, finissent de la même manière. On sait ce qu'il est advenu de la première. Pour le second événement, on souhaiterait tout de de même que ça finisse... moins tragiquement.

Sauf qu'avec le nucléaire, et quoi qu'en disent péremptoirement les experts, on est toujours et encore dans l'empire du flou et du secret, dans le royaume de la contre-information et du mensonge. Annonces partielles, délivrées au compte-goutte, consenties presque à regret. Incertitudes des mesures - un comble pour des soi-disants scientifiques et sur un sujet aussi technique et sensible : on nous ballade entre becquerels, röntgens et sieverts en veux tu en voilà, avec des chiffres plus ou moins énormes ou anodins et qui varient brusquement d'un jour à l'autre.

De fait, on noie l'atome, comme un gros poisson encombrant, sous des " informations" qui n'en sont pas vraiment, avec des approximations confondantes tout emplies de non-dits qui ne veulent pas dire leurs noms.

Et tout ça écrit, au fil des jours, un feuilleton sinistre et très angoissant.

Alors, comment sera ce printemps planétaire-ci ? Aube nouvelle pour les démocraties arabes naissantes ou crépuscule apocalyptique pour une technologie orgueilleuse et si sûre d'elle ?

De fait, nous n'avons jamais été autant concernés par cette foutue mondialisation qu'en ce début d'année.

Début damné ?

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