19 mars 2011

Nausée ? Ah bon ...


" A force d'immigration incontrôlée, les Français ont parfois l'impression de ne plus être chez eux." dixit Claude Guéant, notre nouveau tout frais tout récent ministre de l'Intérieur.

On avait Hortefeux. On a Guéant. Ce n'est guère mieux.

On attendait tout de même autre chose comme déclaration politique à un si haut niveau de l'Etat et de responsabilité.

Responsabilité, tout d'abord. Il faut savoir que cala fait une bonne dizaine d'années que M. Guéant s'occupe, dans l'ombre, des problèmes de sécurité intérieure... et d'immigration. Si, comme il l'indique si finement, l'immigration n'a pu être contrôlée, il avoue alors l'échec patent et de la politique ferme annoncée par son mentor, Nicolas Sarkozy, et celle de ses services qui n'ont alors visiblement pas été à la hauteur des enjeux fièrement claironnés.

Mais c'est peut-être pour cela qu'il a donc été nommé à la plus haute fonction : pour bien vérifier que le principe de Peters, d'incompétence maximum, s'applique également jusqu'aux plus hautes responsabilités.

Haut niveau, ensuite. On attendait là aussi autre chose - quoique... une certaine hauteur de vue, en quelque sorte, de la part de personnes qui sont censées être au sommet de l'Etat républicain.

Mais non : c'est l'inverse. Pressé par le FN - effet haine? - il apparaît qu'il est beaucoup plus simple d'envoyer un message, subliminal juste ce qu'il faut, à tous les bons citoyens égarés qui seraient tentés par les thèmes frontistes.

En fait, Marine et Claude pensent et disent la même chose : "y en a marre de ces étranges étrangers qui sont pas comme nous. La France doit rester la France. Restons zentre nous, bons Français blancs cathos de souche. " Voili voilà.

Mais, au fait, ça veut dire quoi, vraiment, être " chez nous" ? Est-ce que " chez nous", c'est l'immeuble, le quartier, le village, la ville ou nos frontières ??? Parce que, là, ça va être difficile, très, à contrôler. Because toujours, depuis la grande Europe à 27, nous habitons tous dans un immense territoire où le mot-même de frontière ne signifie plus grand chose.

Sur un plan humain, voire humaniste, tout le monde sait bien qu'on ne peut empêcher les gens d'aller et venir, les pays pauvres d'être irrésistiblement attirés par les pays riches ou considérés comme tels. Les mouvements migratoires existent depuis les débuts de l'humanité, depuis les temps les plus reculés. Ce sont même ces échanges, ce brassage, qui ont fait de l'humanité ce qu'elle est aujourd'hui. Et de l'Europe un carrefour de rencontre et d'échanges ; ce lieu si riche de culture(s).

Rester " chez soi ", " entre soi ", personnes immobiles issues de la même ethnie, du même génome, ne peut qu'amener à un appauvrissement, une dégénérescence, un abâtardissement inéluctables. Bref, à la décadence puis à l'extinction. Tous les peuples qui se sont refermés sur eux-mêmes ont disparu.

Et puis, entre nous ( LOL), moi, le fils d'immigré italien, donc pas tout à fait " Franchais de chouche", je me suis senti bien partout " chez moi ", au bord d'un lac d'Autriche ou dans les montagnes de l'Himalaya. Car, " chez moi", "chez nous", c'est la planète tout entière. C'est ça, aussi, la mondialisation. Comme le disait joliment Frédéric Mitterrand, " nous appartenons tous à la même planète. Nous appartenons tous à la communauté des hommes."

Belle formule qui résume tout. Et qui renvoie les paroles xénophobes des deux derniers ministres de l'Intérieur ainsi que celles de l'égérie du " mouvement " rétrograde et de fait immobiliste qu'on connaît dans les oubliettes de l'Europe des Nations, des terribles guerres de territoire et d'appartenance à une race supérieure.

D'où elles n'auraient jamais dû sortir.








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