05 octobre 2006

A grande idée…gros soucis



On le savait que cette loi du 11 février 2005, ça serait pas de la tarte.
On se doutait bien qu’ouvrir toutes grandes les portes des écoles pour y accueillir à bras ouverts les enfants ayant un handicap poserait pas mal de problèmes.
Mais à ce point, personne n’aurait osé l’imaginer.

Personne, bien évidemment, ne peut aller contre cette idée généreuse et si belle en soi : tout enfant, quel que soit son problème, doit être traité à égalité avec les autres. Pourquoi mettre à part un élève parce qu’il n’est pas tout à fait comme les autres ? Après tout, il a autant de droits que tout un chacun !
Donc, on inscrit TOUT LE MONDE – everybody is invited – et après…on gère.
Sauf que le « on » c’est … devinez qui ? A qui est-ce qu’on va refiler la patate brûlante ou le mistigri ? Vous avez trouvé : aux directeurs – et souvent -trices. Ben voyons.
Maintenant que le problème de la direction est définitivement réglé, n’est-ce pas : un PE2
( pas formé du tout) un jour par semaine et 15 € de plus par mois. Roule ma poule : les zécoles sont sauvées.

Elles sont même prêtes à accueillir tout le malheur du monde. Elles le faisaient déjà, remarquez. Mais qui peut résister à cette injonction, ce mot d’ordre venu du plut haut de l’Etat : accueillez, prenez en charge ?

Et comme dans l’armée, ça cascade et ça descend : du chef de l’Etat au ministre puis aux recteurs puis aux inspecteurs d’académie puis aux inspecteurs tout simples puis aux … directeurs . Et voilà, on y est.

Je vous explique pas le tableau – simplifié (sic ) – qu’ils ont osé nous refiler pour nous expliquer la marche à suivre : ça tient dans une page A4, bien remplie la page ; c’est plein de rectangles, d’ovales avec des flèches de partout, en pointillés et en plein . Un vrai chef d’œuvre de bureautique informatique. Le mec qui a fait ça, y a pas à dire, c’est un pro.

Et tout ça pour… un élève.

A ce stade, on peut être soit émerveillé, soit interloqué.

Emerveillé en se disant que, décidément, l’Education Nationale, qu’on critique beaucoup, met vraiment le paquet pour TOUS les enfants de ce pays, quels qu’ils soient.

Interloqué, en se demandant comment on va pouvoir gérer ce bazar au quotidien. Une usine à gaz, à côté, c’est un opinel !

Mais bon : comme nous a dit le CPC ( Conseiller Pédagogique de Circonscription ) très compétent et spécialement habilité au décryptage du modus operandi…cap : la loi a été votée par les représentants du peuple On n’a pas à avoir d’états d’âmes, encore moins des tas d’âmes . On est des fonctionnaires et on doit donc faire fonctionner ce que les représentants du peuple ont adopté.

Exécution !!!!

Aucun commentaire: