25 octobre 2006

Tout sauf baisser les bras


Et voilà !
Ça fait 7 semaines de passées. Un petit coup d’œil dans le rétro.
De très préoccupante au tout début, la situation de la classe est devenue…disons à peu près gérable à la fin.
Remarquez bien : je n’ai pas dit normale. Parce que je ne me leurre pas. Avec eux et avec tous les problèmes qu’ils ont, cette classe ne sera jamais vraiment comme une autre.
On a commencé à poser des jalons, à mettre petit à petit et avec beaucoup de patience et d’obstination des rituels, un début d’organisation. Certains ont commencé à prendre conscience. Au fil des jours, des dialogues, des punitions ( eh oui, ça arrive) , des remarques, des mises au point, des remises au point ( j’ai pas dit au poing ), on a trouvé un début d’amorce de commencement de modus vivendi.
Mais tout ça si fragile, si précaire. Que la moindre anicroche pouvait remettre en cause.
Ils ont une attention si volatile avec un tel besoin d’écoute et de prise en compte de leurs problèmes. Chacun veut qu’on l’écoute, veut aussi parler, et souvent en même temps.
Des choses se sont mises en place. Il y eut quelques séquences d’où je repartais, et eux aussi, assez paisiblement, en me disant : tiens, là, ça le fait, on a pu avancer et s’écouter.
Mais le chemin est encore long, très long. Le projet personnel de réussite, pour quelques uns, ce sera une réussite toute petite, bien modeste. Un projet à leur hauteur, à leur échelle. Une échelle avec peu de barreaux. Mais l’essentiel est qu’ils les grimpent, ces foutus barreaux. Et, qu’en fin d’année, ils se tiennent un peu plus haut.
Si l’élève ne s’élève pas, et si on ne l’y aide pas par tous les moyens, alors à quoi ça sert qu’on soit là et qu’ils soient là ? A quoi ça servirait, alors, l’école ?
Modestes on est partis, modestes on restera. Tout sauf baisser les bras. Tout sauf l’impuissance ou le désespoir.
C’est sûr, j’aurai des doutes. C’est sûr, je vais perdre patience par moments. Ou je vais piquer quelques colères. Mais ne pas redouter le doute. Après tout, simplement humains nous sommes. Rien qu’humains. Et, pour cela, jamais vraiment désespérés. Croire à l’impossible, ne pas renoncer.
Ni eux ni moi.

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