16 septembre 2006

Dirlo diladado !?!?!?


« Les profs ne veulent pas être directeurs d’école ».

C’est ce que souligne une étude menée par le General Teaching Council for England auprès de 3665 enseignants du primaire et du secondaire. Seuls 4% ( ! ) envisagent de devenir directeur ou trice d’école dans les cinq prochaines années.

Explication parmi d’autres : la fonction enseignante s’étant très fortement féminisée, en France comme en Angleterre d’ailleurs, les femmes estiment que leur vie privée et familiale n’est pas compatible avec un poste de direction qui demande, de plus en plus, un investissement personnel trop important.

Y a donc comme un malaise, chez les Rosbifs comme chez les Froggies.

OK, Robien a fait un effort, que je juge pour ma part petit et nettement insuffisant et que lui estime, ainsi que le Syndicat Enseignant, comme un grand pas en direction des personnels de direction du Primaire.
Mais bon : faut se rendre à l’évidence. Il a fait à l’économie en tapant dans le réservoir de la formation initiale pour aider les directeurs un jour par semaine. Mieux que rien, bien sûr. Sauf que les dirlos à moins de 4 classes ont eu que dalle. Et qu’ils – elles – ont sur les épaules la gestion de toute une école.
Je parle pas de l’incidence – c’est vraiment un incident – financière qui revient à une augmentation de…15 € par mois. Avec ça, tu peux même pas te payer un abonnement de téléphone portable. Si c’est avec ce genre d’arguments qu’on pense attirer des vocations vers la direction… c’est pas la bonne direction.
Mais bon : y a plus de sous dans les caisses de l’Etat, paraît-il – en tout cas pas pour les fonctionnaires.
Je sais : on a la sécurité de l’emploi, les promotions internes par échelon et bien sûr les vacances. Ah les vacances !!!!!!!!!!!!!!
Alors ? Alors, on fait comme on a toujours fait : on fonctionne et on fait fonctionner la machine éducative, puisqu’on est…fonctionnaire. Fonctionnez, y a rien à voir !

Et puis, me direz-vous : quel est l’employé qui reçoit une gentille lettre de son patron au moment de reprendre le collier, dans laquelle on lui écrit « Je sais que cette année encore je pourrai compter sur votre dévouement ( waouh ) , vos efforts ( Gnnin ) et votre sens du service public ( méga waouh ) pour veiller à la réussite ( hip hip hip) de tous
( sans exception ) les élèves ainsi qu’au bon fonctionnement ( de l’huile pas du sable ) de l’administration scolaire. » C’est-y pas beau et encourageant, cette prose- là ?

Et je ne me lasse pas non plus de la formule de politesse finale dans laquelle Gilles de Robien soi-même m’exprime (presque en aparté et dans le creux de mon oreille si sensible ) sa gratitude et la reconnaissance de la Nation ( ah que j’aime ce grand N ) pour le travail que j’accomplis ( ou que je vais sûrement et vaillamment et gentiment et assidûment et quotidiennement accomplir).

Comme le chanteur Raphaël, mais pas pour les mêmes raisons, j’en ai les larmes aux yeux.
Mouchoir ! En papier, certes ...mais mouchoir, tout de même.


* Source : Site, très bien documenté et que je recommande : www.vousnousils.fr



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