08 septembre 2006

Un son qui cloche

Mais pourquoi ça a cloché ? J’avais tout bien préparé. Ça aurait dû marcher. Ça n’a pas.
Groooosssses tensions jeudi après-midi. Temps lourd et orageux. Orage, un vrai, qui éclate d’ailleurs en début d’après-midi après cette forte voire étouffante chaleur de la semaine.
Orageux dans la classe idem : noirs nuages d’instabilité et d’excitation incontrôlée… et incontrôlable. Fous rires, cris divers. Et le reste à l’avenant, mon Fernand.
Plus une classe. Un poulailler. Une mini jungle. Un zoo ? Un vaisseau pris de folie où tout tangue, tout roule, y compris le capitaine. Pourtant aguerri, lui qui se croyait vieux loup
de mer qui en a essuyées, des tempêtes. Mais va essuyer celle-là …
Fin de navigation et d’après-midi, donc, dans un inconfort total, secoués ballottés de toutes parts.
Nouveau coup de tabac le vendredi après-midi. Mais après 15h . Moins violent et surtout moins long. J’aurais dû faire ce que j’avais prévu : du sport ou des jeux. J’ai voulu tenter, trop consciencieux et nettement téméraire, l’échange d’albums et la lecture offerte. Un bide total. Erreur de débutant. Ou excès de confiance. Bien fait pour moi. Plus, cerise sur le crumble, un élève, déjà naturellement très perturbé – un euphémisme – qui pète un câble total à 16h10 avec crise aigüe à se rouler par terre et à hurler. J’ai géré tant bien que mal. Plutôt mal que bien. S’est calmé à peu près au bout d’un quart d’heure. C’est long, un quart d’heure, avec toute la classe qui est là.
Parents de l’agité joints par téléphone dès la fin de la classe. Leur expliquer. Prendre rendez-vous avec eux pour une entrevue urgente dès ce lundi. Sont d’accord pour venir.
Le soir même, mes parents à moi, toujours alertes à 80 ans : « Alors, cette rentrée ? Bien passée ? »
Comment, mais comment leur expliquer, avec des mots simples, le contexte, la classe, le quartier, les gamins ? Au risque de les inquiéter, les déstabiliser. Leur avouer, l’air sinistre : »Depuis le temps que je fais ce boulot, c’est la pire rentrée que j’ai faite » ???
Faire cas de rien, comme on dit de par chez nous. « La rentrée ? Oh, vous savez, depuis le temps que je fais ça, c’est la routine ! »

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