09 septembre 2006

Ombre et lumière

Deux matins où ça s’est plutôt bien passé. Il faut dire que j’avais bien bétonné avec des exercices, des fiches, des tests. Tout un attirail minutieusement préparé sans aucun temps mort. Ça a marché. Avec ces gamins-là, c’est dingue : tant qu’ils sont dans le faire, sous la pression, ça marche. Tant qu’ils pédalent, le nez dans le guidon, ça roule.
À condition d’être là, devant eux, à côté d’eux, derrière eux. Pour eux. Les stimuler, les encourager, les soutenir. Les pousser dans les côtes. Leur donner des conseils. Sans cesse. Les freiner dans les descentes, qu’ils dévaleraient bien à fond, au risque de tout péter. Et puis corriger, remédier, relancer, expliquer, reprendre, re-expliquer, reformuler. Et de la patience, de la patience, et encore de la patience.
Et puis, surtout, animer, bouger, se démener. Être en représentation non stop. The show must go on. 8h30 à 10h00. Puis court entr'acte de la récré. Deuxième acte jusqu’à 11h30. Court repas, sur place. Boulot de dirlo oblige. Récupération en calories ; et mentale. Plus ou moins. Troisième acte de 13H30 à 15H00. Bien plus chaud l’après-midi. Petit entr’acte, tout de même. Quatrième acte, le plus physique, à tous points de vue, jusqu’à 16h30.
Le rideau se baisse. Pas d’applaudissements. N’est-ce pas, Gad ? Juste le grand silence. D’un coup. Qui te tombe dessus. Le spectacle est fini. J’ai été comment ? Moyen ? Bon ? Mauvais ?
Et eux ? Ils ont bien joué tous les rôles que j’avais prévus ? Moyens ? Bons ? Mauvais pour certains ? Ah bon.
Le plus dur, dans ce genre de spectacle, c’est que tu es à la fois le scénariste, le comédien et le metteur en scène. Et, comme au théâtre, on ne te pardonne rien.
Vraiment rien. Pas droit à plusieurs prises. Et pas de trucages, surtout.
Eh, mec, la péda, c’est pas du cinéma !!!

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